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Paris-Nice : des Français uniquement chasseurs d'étapes

Publié le 13 mars 2011 par Jeanpaulbrouchon

Il n’est pas du tout certain qu’au moment de faire le bilan de leur épreuve, les organisateurs de Paris-Nice affichent une satisfaction totale. Ils avaient concocté un beau parcours pour cette épreuve internationale de début de saison. Pas d’arrivée en altitude, deux étapes seulement sur huit dépassant les 200 km, un beau contre la montre à 48 heures de l’arrivée. Des difficultés progressives. Deux étapes plates d’abord puis la traversée du Morvan, le Vivarais avec ses routes tourmentées du Nord-Ardèche que les cyclo-sportifs connaissent bien, et pour terminer le département du Var avant l’arrière-pays niçois. Il y avait vraiment de quoi produire une belle course de mouvement, de redonner du lustre à un cyclisme plus enclin à faire valoir ses affaires (Cas Contador, cas Mosquera, oreillettes, bras de fer entre une partie des équipes professionnelles et l’UCI) qu’à démontrer qu’il est un grand sport pratiqué par des hommes vertueux, capables d’enthousiasmer les foules par la qualité des exploits réalisés.
Or qu’avons-nous vu au cours de ce Paris-Nice ? Un peloton dont les managers - ayant décidé de ne s’exprimer que durant le contre la montre - ont complètement bloqué la course, sauf dans l’étape du Vivarais, puis a vécu ensuite sur les positions acquises dans le contre la montre avec les conditions climatiques difficiles et l’important risque de chutes comme seules explications à cette apathie générale.
Heureusement pour sortir de cette grisaille, le cyclisme français peut compter sur son champion de France, Thomas Voeckler. En début d’épreuve, L’Equipe avait titré avec bonheur «  Voeckler est inimitable ». Vainqueur de deux étapes, toujours à la pointe du combat, Voeckler vient de réaliser le meilleur Paris-Nice de sa carrière. Il donne un souffle d’espoir à notre cyclisme et a contribué par son action à ce que la presse quotidienne ouvre un peu plus largement ses colonnes à l’épreuve. On sait combien Voeckler a permis à la défunte formation Bouygues de retrouver des couleurs avec Europcar. On connaît l’action de Voeckler pour que, cette cellule cycliste du Vendée U et du lycée sports-études de La Roche-sur-Yon dont il est issu, continue à vivre malgré l’attirance d’autres sports plus ludiques et moins contraignants. Thomas Voeckler ne gagnera jamais le Tour de France mais par ses victoires et la façon de les acquérir en se portant à l’attaque, il restera à jamais un personnage incontournable de notre cyclisme.
Au tableau d’honneur de ce Paris-Nice pour le cyclisme national : Rémi Di Gregorio et Jean-Christophe Peyraud. Di Gregorio remporte la difficile étape de Biot sous une pluie diluvienne et une température à ne pas mettre un cycliste dehors. Lorsqu’il est passé professionnel, il y a cinq ans, il avait été comparé à Richard Virenque. Jamais, il n’a pu obtenir ce statut. Couvé, dorloté par Marc Madiot, il n’a pas su trouver le chemin pour devenir un bon coureur malgré de multiples remises en question. Depuis le début de la saison, il est incorporé chez Astana, à la demande même de Vinokourov. Il a fait le boulot d’équipier tout au long de l’épreuve jusqu’au moment où son staff lui a donné carte blanche pour tenter sa chance. Les épreuves à venir devraient lui permettre de confirmer ce renouveau. Mais il ne doit pas s’endormir sur ses lauriers car chez Astana, les places seront chères pour participer au Tour de France.
Comme l’an dernier Jean-Christophe Peyraud termine premier français. Il est sixième au classement final. Amoindri par une chute, il perd une place dans la dernière étape. Peyraud est un peu à part dans le cyclisme national. Il vient du VTT (2ème à Pékin derrière Absalon ) et entend l’an prochain disputer les J.O de Londres en contre la montre et en VTT. Il a encore beaucoup à apprendre de la course sur route mais peut-être cette double activité VTT et route suffit-elle à son bonheur ?
Ces trois coureurs français ont été plus heureux que ceux dont on pensait il y a huit jours qu’ils joueraient un rôle intéressant dans ce Paris-Nice. C’est le cas de :
David Moncoutié. Abandon le deuxième jour. Genou douloureux. Rentrée prévue à la fin du mois en Catalogne.
Romain Sicard. Abandon le troisième jour. Genou douloureux.
Yohann Offredo. Abandon le troisième jour. Touché à l’épaule à la suite d’une chute.
Sylvain Chavanel. Non partant  le septième jour sur ordre médical (bronchite).
Prochain grand rendez-vous cycliste samedi prochain avec Milan-San Remo. Trois équipes françaises sont au départ : AG 2R, Cofidis et FDJ.

Jean-Paul


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