Par plusieurs circulaires et décrets publiés de juin à août 1902, le gouvernement d’Emile Combes ordonne et organise la fermeture des écoles privées de certaines congrégations religieuses. Cette décision va provoquer une résistance des autorités religieuses et des défenseurs de l’enseignement catholique.
Les établissements de la congrégation des Filles du Saint-Esprit, appelées aussi Soeurs Blanches, dont le siège est à St-Brieuc sont la cible principale en Bretagne du décret d’expulsion. Au total 64 écoles libres dont 38 tenus par les soeurs blanches seront supprimées dans le diocèse de Quimper, et notamment l’école des filles de Notre-Dame de Kerdévot au Bourg d’Ergué-Gabéric.
Documents conservés aux Archives Départementales du Finistère, sous la côte ADF 1 V 1220, et comportant 11 documents retraçant les opérations d’interdiction et de fermeture de l’école ND de Kerdévot ouverte en 1898 au bourg d’Ergué-Gabéric et dirigée par trois religieuses de la Congrégation du St-Esprit.
La chronologie des évènements de l’année 1902 (et début 1903) :
En janvier 1902 Hervé Le Roux, maire d’Ergué-Gabéric, est interrogé par le préfet Henri Collignon [1] sur l’école libre des filles du St-Esprit au bourg depuis 1898.
Début août 1902 un décret national et un arrêté préfectoral de fermeture et dissolution de l’établissement sont publiés.
Le 6 août un commissaire et des gendarmes se déplacent au bourg d’Ergué-Gabéric, les sœurs blanches sont délogées et les scellés sont apposés sur les portes et fenêtres de l’école.
Le 16 octobre les scellés sont levés. Trois nouvelles religieuses sécularisées remplacent les trois sœurs blanches du St-Esprit.
En février 1903 un compte-rendu d’enquête analyse le fonctionnement de l’école libre et de l’activisme religieux.
En novembre 1903, un rapport fait le point sur les activités des anciennes sœurs blanches toujours à Ergué-Gabéric.
Lorsque l’école dut être fermée, le commissaire en charge de l’opération minutieusement préparée indique que le climat était plutôt tendu : « Nombreux manifestants dans l’intérieur de l’Établissement à la tête desquels se trouvaient le recteur Hascoët qui s’est dit propriétaire de l’immeuble et ses deux vicaires. M. Hascoët, organisateur de la résistance a refusé de signer l’engagement qui lui a été présenté. Scellés apposés. Quelques pierres ont été jetées sur les gendarmes par des enfants. »
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