Studettes : les loyers trop élevés surtaxés

Le secrétaire d’État au Logement Benoist Apparu s’attaque aux loyers excessifs des chambres de bonne, à Paris notamment, et proposa de taxer les revenus locatifs des propriétaires trop gourmands

« Petit logement doit rimer avec petit loyer »

Entre prix du loyer exorbitants pour peu de surface et propriétaire peu scrupuleux, il devient de plus en plus difficile pour les étudiants de se loger, à Paris comme dans toutes les grandes villes. Ces « microsurfaces », comme les qualifient les agents immobiliers, portent également le nom de studettes, pour une surface de 13 m2 et moins. Il y en aurait en location plus de 20 000 à Paris, et 48 700 en France. Dans une interview accordée à l’AFP, Benoist Apparu dénonce : « Certains propriétaires demandent plus de 90 euros par mètre carré [soit 900 euros pour une chambre de bonne de 10 mètres carrés]. C’est totalement abusif ». Le loyer moyen dont peut s’acquitter serait de 515 € par mois, l’équation tient par conséquent de l’absurde. Le secrétaire d’État souhaite taxer les loyers supérieurs à 40 euros le mètre carré pour des surfaces inférieures ou égales à 13 m2. Pour lui, « petit logement doit rimer avec petit loyer ».

Une mesure controversée

Une mesure à double tranchant, puisqu’elle ne concernerait que les loyers proposés à plus de 40 € le m2. Ce qui exclut de fait la province où le cas de figure demeure fort rare. « La taxe sur les logements vacants, par exemple, n’a jamais dissuadé les propriétaires de garder leur logement vide », explique au Figaro Serge Incerti-Formentini, président de la Confédération nationale du logement. Bertrand Delanoë, maire de Paris, estime que la nouvelle taxe envisagée « sera sans portée pour stopper la hausse de près de 50 % des loyers du secteur privé, observée depuis 10 ans et qui tend à exclure de plus en plus de famille du marché parisien ». Pour l’Unef, cette décision part d’une bonne intention, mais elle resterait « insuffisante pour régler la crise du logement ». Benoist Apparu a également annoncé la mise en ligne imminente d’un site Internet statuant sur le cours des loyers acceptables, quartier par quartier, en Ile-de-France. Ce, afin de donner des « éléments de négociations » aux futurs locataires.

Lauren Clerc