Les coûts occasionnés par la séparation des filières OGM et conventionnelles sont beaucoup plus élevés qu’initialement estimés et pourraient conduire à la hausse des prix les aliments, préviennent les Amis de la Terre/Friends of the Earth Europe dans un nouveau rapport publié aujourd’hui.
Ce rapport intitulé Les conséquences socio-économiques des OGM [Mute Schimpf, chargée de campagne Alimentation à Friends of the Earth Europe, explique : « Il faut prendre en compte les coûts environnementaux et économiques réels des OGM lorsqu’on parle de la culture des OGM en Europe. L’industrie des biotechnologies doit être tenue responsable des dommages provoqués par la contamination croisée. Il n’est pas question de présenter l’addition aux agriculteurs, aux consommateurs et aux contribuables. »
La politique européenne repose sur le principe que les acteurs non-OGM de l’industrie alimentaire doivent payer toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que leurs productions restent sans OGM. Une étude officielle de l’Union européenne (UE) conclut que les coûts de séparation entre les filières GM et les filières conventionnelles pourraient augmenter le prix de ces dernières jusqu’à 13% [Pour Christian Berdot des Amis de la Terre France : « Il est trop facile de parler des avantages des OGM, lorsque les coûts sociaux sont payés par les autres. Combien d’administrations, de laboratoires passent des heures à contrôler si nos aliments sont exempts d’OGM ? Les citoyens n’ont pas demandé d’OGM. Ces milliers d’heures de travail, toutes ces mesures coûteuses doivent être payées par ceux qui nous imposent ces OGM que nous refusons. Qu’ils assument enfin économiquement le coût social de leur choix agronomique. »
Les entreprises de biotechnologies, les opérateurs et autres utilisateurs d’OGM doivent prendre leurs responsabilités pour empêcher toute contamination. C’est à eux de s’assurer que les marchés conventionnels et biologiques de l’UE peuvent se développer sans avoir à supporter des charges injustes. Mute Schimpf conclut : « 99,9% des terres européennes sont dépourvues d’OGM. L’opposition aux OGM dans les champs et les assiettes est très forte, et ne fait qu’augmenter. Les cultures GM ne seront pas une aide, mais un obstacle pour affronter le défi des années à venir : nourrir une population mondiale croissante. Les décideurs doivent annoncer la fin des cultures d’OGM en Europe et garantir une politique en faveur de campagnes vivantes et de méthodes plus vertes. »
Les Amis de la Terre demandent un moratoire sur toutes les autorisations de mise en culture de plantes GM jusqu’à ce qu’une évaluation des conséquences socio-économiques des OGM soit intégrée dans le processus d’autorisation de l’UE et que des mesures anti-contamination obligatoires soient mises en place dans tous les pays membres. Tout frais dû à des mesures destinées à éviter la contamination doit être pris en charge par les pollueurs.
Source : Communiqué de presse des Amis de la Terre, 14 mars 2011
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