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Réflexions en vrac

Par Valou94
Réflexions en vracChers petits clous,
Une question me taraude : pourquoi donc tous les revendeurs chinois qui remplissent ma boite à spams ont-ils des noms espagnols, suédois, voire allemands? Cela correspond-il à une mode du nom européen, au même titre que nos produits de luxe ? Dans ce cas, il est de mon devoir de faire ce triste constat : le nom purement français « de souche » n’est jamais choisi dans ces pseudonymes. Encore un échec cuisant de la politique étrangère française.
En terme de politique étrangère, je pense que je devrais sérieusement m’y mettre, à mon compte, vu que j’ai vraiment l’impression d’être transparente, parfois.
Tenez, pas plus tard que vendredi dernier, mon chef est venu me dire bonjour, m’a même claqué la bise (soyons fous, c’était vendredi). Puis m’a appelée d’un autre prénom que le mien. Nous bossons ensemble depuis un peu plus de deux ans, à raison de 5 jours par semaine. Vacances exclues (manquerait plus que ça).
A sa décharge, ça m’arrive tout le temps, ceci dit, d’oublier les prénoms des gens. Mais au moins, ça m’arrive avec des gens que je n’ai pas vu depuis plusieurs mois, pas avec mon voisin de bureau, ou quasiment.
Peut-être devrais-je porter un badge avec mon nom et mon prénom (et marqué en gros « J’EXISTE ») ?
Apprendre à l’ouvrir, donc. Pendant ce temps là, certains (et certaines) devraient apprendre à la fermer.
La semaine dernière, dans les vestiaires de ma salle de gym. Pour vous mettre dans l’ambiance, imaginez que je suis enfermée dans une cabine de 1m², vaguement éclairée par la lumière blanchâtre et crue d’un néon grésillant, en train d’enfiler mon jogging en maugréant et en me frottant le coude, que je viens de cogner contre la paroi du fond. Mes vêtements glissent lentement du banc et je les rattrape au dernier moment, avant qu’ils ne viennent s’étaler dans la mare laissée à mes pieds par la dernière utilisatrice qui a du oublier de s’essuyer dans la douche. Je ne respire que par la bouche pour éviter à mon nez les effluves rances de chaussettes humides et de déodorant parfum jasmin de laboratoire qui prédominent, loin devant la note boisée qui s’échappe du sauna, lorsque la porte s’ouvre.
Dans la cabine adjacente, une amatrice d’aqua-gym (que nous appelerons A, pour plus de commodité) discute avec sa copine (B, donc) à travers la paroi. Sur le vif:
A: “tu t’es inscrite à la course avec les handicapés, c’est en mai?”
B: “ ah non, tiens, c’est une bonne idée”
A: ”je l’ai faite l’année dernière, c’était super”.
A part moi, je trouve l’initiative excellente et pense déjà à lui demander quelles sont les modalités d’inscription.
A: “ Oui, ils étaient vraiment trop contents qu’on courre avec eux”.
Là, je commence à déchanter. Pour moi, tout le monde court ensemble, le principe est justement de faire des équipes, pas de dire “eux” et “nous”.
A: “ Franchement, tu devrais venir. C’était super l’année dernière. Ils étaient vraiment trop mignons.”.
TROP MIGNONS. J’en reste sans voix. Comme des chatons, quoi. Elle a peut-être oublié qu’elle parlait d’êtres humains.
A bientôt mes petits clous!
Crédit photo: Frédéric Bourret

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