L’orthographe en fête

Du 13 au 20 mars 2011, la Semaine de la langue française et de la Francophonie célèbre la langue et l’orthographe. L’occasion de revenir sur les lacunes des étudiants, une préoccupation pour les enseignants

« La langue française, on va lui faire sa fête »

Alors que la langue serait malmenée par l’écriture texto et autres anglicismes, le ministère de la Culture et de la Communication invite à fêter la langue française et faire partager au public le plaisir des mots. Le jour du lancement de cette semaine spéciale, le parrain de l’événement, Grand Corps Malade, déclarait : « La langue française, on va lui faire sa fête ». Frédéric Mitterrand a annoncé 2000 manifestations en France et dans le monde pour célébrer le français, du 13 au 20 mars 2011. Le programme des différents évènements est disponible ici. Entre Nuits du Slam et dictée pour les nuls, la célébration prendra diverses formes, ludiques et originales. L’opération Dis-moi dix mots, propose aux jeunes passionnés des mots de jouer avec la langue, à travers des créations littéraires autour des 10 mots : accueillant, agapes, avec, chœur, complice, cordée, fil, harmonieusement, main et réseauter.

Remise à niveau sur ordinateur

Une maîtrise de l’orthographe est essentielle lors des recherches d’emploi. À Nancy, l’idée d’un logiciel de remise à niveau est née à l’IUT Nancy-Brabois, sous l’appellation Projet Voltaire. Conçu par la société Woonoz, en collaboration avec des enseignants chercheurs de l’Université de Lyon I, ce programme consiste en un test portant sur les 140 difficultés orthographiques et grammaticales les plus courantes de la langue française. Il identifie les lacunes propres à chaque élève et propose un programme de remise à niveau adapté et personnalisé. Un projet qui semble enthousiasmer les étudiants, ceux-ci ont tous progressé en orthographe à leur propre rythme. Pascal Hostachy, fondateur du projet Voltaire, salue la réussite de cet outil : « une cinquantaine d’IUT, de BTS ou d’écoles de commerce proposent déjà à leurs étudiants ce service d’e-learning ».

À Bordeaux, un manuel antifaute pour étudiants

Fin 2010, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur appelait toute les universités à engager une véritable « bataille de l’orthographe » avec l’aide de « programmes de consolidation » : « La communication écrite et orale est une des conditions nécessaires pour réussir son cursus et trouver un bon travail. Or le niveau des étudiants est très hétérogène. On constate pour certains de vraies difficultés à l’écrit et un manque d’autonomie à l’oral ». Un appel relayé par François Daniellou, professeur d’ergonomie à l’école nationale supérieure de cognitique de Bordeaux. Il distribuait à ses étudiants lors des premiers cours, un polycopié reprenant les fautes récurrentes chez les élèves. Un polycopié qu’il a fini par transformer en livre. François Daniellou était ennuyé « que excellents ingénieurs se fassent retoquer parce que leur CV est mal rédigé ». Dans L’orthographe n’est pas soluble dans les études supérieures, aide-mémoire bienveillant à l’usage des étudiants (éd. Octares, 12 €), il regroupe le large éventail de possibilités orthographiques qui s’offrent aux étudiants.

Lauren Clerc