La série noire au Japon se poursuit et fait entrer les marchés dans un climat de panique particulièrement à Tokyo où le NIKKEI 225 a dévissé de – 10,55 % et à la bourse de Francfort qui s'est affaissée de 5,50 % au plus bas en séance avant de se reprendre pour clore sur une perte limitée à -3,19 %. Wall Street ne cède pas à la panique. Le Dow Jones réduit son repli à 1,15 %comme l'IBEX35 à la bourse de Madrid en baisse de seulement -0,83 %.
Dans un climat où s'empilent les mauvaises nouvelles entre aléas pétroliers et géopolitiques sur fond de crise libyenne, résurgence des risques souverains avec la dégradation par Moody's des notations de crédit de la Grèce et de l'Espagne et bien sûr la catastrophe nippone, voyons de la manière la plus concise possible la configuration sur le CAC 40 qui lâche 2,51 % à 3780 points.
Les volumes échangés à près de 7,5 milliards d'euros sont les plus élevés depuis les 7 et 11 mai 2010 lors de la capitulation des vendeurs au plus fort de la crise grecque. Dans un climat où l'irrationnel prend le pas sur le reste, les ventes sous le coup de l'émotion et de la peur se font sans contreparties acheteuses en face ce qui forme un nouveau gap béant de 50 points (3 en rouge ci-dessous)
L'ouverture et la clôture sur l'oblique ascendante (vert) et la moyenne mobile à long terme (MM200) confirment la zone support aux alentours de 3800 points et l'atmosphère de quasi-krach dessous signalée par une couleur rouge sang dans nombres d'articles précédents.
L'élément nouveau concerne la formation d'un îlot de renversement (Island reversal) assez massif (B) qui laisse un biais baissier même en cas de reprise technique au-dessus de la MM200 et ce, tant que les cours évoluent sous 3871 points.
Quelle est la portée de cette formation graphique de retournement ?
Il s'agit d'un retour en direction de la borne basse du trading range dans lequel le CAC 40 évolue depuis 18 mois (second graphique) et qui comme spécifié à de nombreuses reprises concerne une tendance de fond qui milite toujours en faveur d'un suivi très court-court terme, au mieux de moyen terme comme nous l'assurons en continu depuis, qui rompt donc avec les signaux fortement baissiers à longue portée que le cours envoyaient en 2007 et 2008 et de rebonds courant 2009.
La crise financière mondiale a tendance à faire naître des attentes fortement baissières comme le rebond en sens inverse. Tout comme la reprise haussière depuis la crise européenne et un sentiment retrouvé de hausse que rien ne semblait pouvoir arrêter, ce début de panique ne doit pas non plus occulter cette donnée de fond, c'est à dire un couloir de transactions à l'horizontal où se neutralisent acheteurs et vendeurs.
Simple rappel face à ces événements qui peuvent attiser le besoin humain de tout un chacun d'obtenir des objectifs à long terme mais subjectifs qu'une telle configuration n'autorise que très difficilement en terme de probabilités tant que les cours y restent confinés, ce d'autant que le CAC 40, pour mémoire une nouvelle fois, n'a plus connu de telle phase neutre depuis le milieu des années 90 et vis à vis de laquelle les habitudes ont été naturellement un peu perdues.