Cela faisait longtemps que cela n’était plus arrivé. Luc Chatel voit les questions écrites s’accumuler sur son bureau au ministère de l’Éducation nationale. Et devinez sur quoi ? La méthode syllabique ! Va-t-on enfin opter pour la méthode syllabique dans nos écoles ?
Alors que tout le monde croyait que le débat était clos, enterré, terminé, des députés ont osé lui demander ce qu’il comptait faire, dans la pratique alors que 40 % des élèves qui sortent de l’école primaire éprouvent de grandes difficultés en lecture, écriture et calcul. Entend-il oui ou non favoriser l’apprentissage par la méthode syllabique ?
Cette méthode a fait ses preuves et fait toujours ses preuves en Finlande notamment, pays qui occupe les premières places de tous les classements internationaux. Les méthodes éducatives finlandaises sont admirées par nos élites qui pourtant refusent encore de les copier sur ce point crucial. Or les petits Finlandais ne sont jamais passés par autre chose que par la méthode syllabique pour apprendre à lire. Les Anglais, qui comme nous n’ont pas su résister à l’appel de la méthode globale, sont en train de faire leur révolution, progressivement – et ce n’est pas facile. Pour sortir de l’impasse, ils promeuvent à nouveau la méthode syllabique, enquêtant dans les écoles du Royaume qui obtiennent les meilleurs résultats dans l’apprentissage de la lecture et mettant en avant que toutes utilisent une méthode syllabique.
Que comptons-nous faire en France ?
Depuis que SOS Éducation a relancé le débat avec la création de son site en faveur de la méthode syllabique le 6 décembre dernier, les lignes bougent à nouveau et le Ministre va devoir déjà au moins répondre à une rafale de questions écrites sur le sujet.
Mardi 21 décembre : première vague
Six députés passent à l’action, Élie Aboud, député de l’Hérault, Patrick Beaudoin, député du Val-de-Marne, Jean Grenet, député des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Claude Lenoir, député de l’Orne, Jean-Marc Roubaud, député du Gard et Éric Straumann, député du Haut-Rhin.
Extrait : M. Jean-Claude Lenoir attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, sur la campagne de mobilisation engagée par SOS Éducation en vue de promouvoir la méthode syllabique. Les promoteurs de cette campagne font valoir le pourcentage excessivement élevé de petits Français qui quittent l’enseignement primaire sans savoir lire ni écrire du fait des méthodes employées pour leur apprendre ces fondements[...]
Depuis la pression continue savamment et sûrement, avec de nouvelles questions écrites qui posent la même question :
- Bernard Perrut, député du Rhône, est intervenu le 11 janvier ;
- Antoine Herth, député du Bas-Rhin et Renaud Muselier, député des Bouches-du-Rhône, le 18 janvier ;
- Jérôme Bignon, député de la Somme, le 25 janvier ;
- Jean-Pierre Nicolas, député de l’Eure, le 1er février ;
- Valérie Rosso-Debord, député de la Meurthe-et-Moselle, le 8 février ;
- Philippe Meunier député du Rhône, le 22 février et
- jusqu’à Patrick Lemasle, député de la Haute-Garonne, ce mardi 8 mars.
Le Ministre répondra-t-il à ces questions ô combien importantes dans un mois, deux mois un an ?
L’équipe de SOS Éducation se tient à sa disposition pour apporter tout complément d’informations nécessaires à sa réflexion et notamment souligner comment le service d’inspection anglais a décidé d’aborder le sujet de manière positive. Ils n’ont cherché à forcer personne, au contraire, ils cherchent juste à encourager les bonnes pratiques, à donner des repères aux professeurs qui sont assez peu guidés dans leur démarche. Les Anglais démontrent que la méthode syllabique est efficace auprès de tous les publics : qu’ils s’agissent d’enfants dont les parents ont un anglais parfait ou d’enfants dont les parents n’en parlent pas un mot.
Contrairement aux idées reçues, l’école peut beaucoup si elle s’y met vraiment et les mêmes méthodes peuvent convenir à des publics extrêmement différents.