Après avoir vu ce documentaire (disponible pour quelques jours encore sur le site de canal +: partie 1 / partie 2), il demeure que l’impression est plutôt désagréable en bouche.
Précisions d’usage : les remarques portées sur ce documentaire ne concernent que le programme en lui-même, sa mise en scène ou le propos général tenu. En aucune manière, les remarques répertoriées ici ne font état d’un quelconque ressenti vis à vis du personnage principal.
Un goût désagréable donc, vis à vis de cet objet télévisuel qui sous couvert d’une promesse forte : “un an avec” qui aurait pu laisser présager d’un regard distancié, d’une mise en perspective, d’un approfondissement de la compréhension d’une profession tentaculaire mais qui au final ne rend pas vraiment compte de toutes ces perspectives.
Le documentaire tel qu’il a été présenté in fine, se résume dans une succession d’actions commentées par la suite par DSK lui-même. On nous propose donc une justification orale de faits précédemment établis en vidéo. Par ailleurs, les faits relatés ne suivent absolument pas une trame temporelle rigoureuse, puisque si l’on est attentif, le document débute en septembre 2010 pour revenir en mars 2010 et faire ainsi de suite des bons dans le temps.
Par ailleurs, ce documentaire est univox, puisque outre les contributions permanentes de DSK, aucune autre personne de bord opposé n’a droit de parole dans un registre contestataire, sur une position dûment assumée par le patron du FMI. Ce qui fait que toute action est justifiable et justifiée. Ce ressenti propre, net, sans accroc, n’est pas sans faire penser à un très bel objet de communication.
Autre volet de ce programme, la vie privée de DSK et de sa femme. Dans ce registre, le passage obligé au match de football annuel du FMI avec le slogan “Yes, we Khan” ou encore la cuisine (faite par le mari) des steaks par le couple uni relève de tous les artifices de la famille moderne du XXIe siècle. Si l’on rajoute le retour aux sources (inopiné) à Sarcelles pour les régionales de 2010, il semble que cette partie “vie privée” du documentaire argumente avec limpidité des trois aspects fondamentaux que doit avoir un homme public en campagne.
Car là où le documentaire aimerait obtenir une réponse franche et définitive, il ne l’obtient pas, mais il se garde tout de même le loisir de l’étayer pendant quasiment soixante minutes, de quoi concevoir avec un sourire en coin cette fin de non recevoir finale.
Une analyse plus précise des images ferait également apparaître que l’homme en question est toujours montré dans l’action, jamais il ne reste là à ne rien faire, les bras croisés. Entre avions, voitures, poignées de main, discours en anglais puis discussions en français, rien ne l’arrête et les caméramans qui l’ont suivi pendant cette année témoignent sans le dire d’une année rythmée et d’un homme demandé.
Pour finir de s’en convaincre, le logotype utilisé pour ce documentaire (l’avion) relève à lui seul de cet item de l’homme pressé, qui parcours le monde à la rencontre des peuples avant de prochainement rentrer chez lui.
Pour finir, cette campagne de communication (ne nous voilons pas la face) témoigne, s’il le fallait encore, des ambitions de l’homme au travers d’un publi-reportage estampillé DSK que Canal + n’a semble-t-il pas eu trop de mal à diffuser sur son antenne. Qui plus est au cœur de son émission politique phare… Drôles de manières.