Si la comparaion entre l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima et celui de Tchernobyl en 1987 est dans toutes les têtes, il existe de nombreuses différences entre ces deux catastrophes, qu’il s’agisse d’un point de vue technique ou de celui des retombées écologiques et pour la santé humaine.
Alors que la centrale de Fukushima est à l’arrêt depuis le tremblement de terre de vendredi dernier, l’accident de Tchernobyl a eu lieu alors que la centrale ukrainienne était en activité et en pleine puissance.
C’est une réaction en chaîne non maitrisée qui a commencé dans une partie du réacteur et l’a fait exploser qui est à l’origine du drame ukrainien. L’explosion a détruit le coeur du réacteur et tous les éléments du coeur. L’explosion a libéré des produits de fission, propulsés jusqu’à plus de 3000 m dans l’atmosphère et les débris du coeur du réacteur dans tout le périmètre de la centrale. Un incendie a fait brûler les éléments de graphite que contenait le réacteur continuant de libérer les produits de fission.
Par ailleurs, il n’y avait pas d’enceinte de confinement ni de cuve pour confiner les restes du coeur dans la centrale de Tchernobyl. Autant d’éléments aggravants qui permettent de dire que la catastrophe de Fukushima ne devrait pas avoir le même impact écologique et sur la santé humaine.
La réaction en chaîne s’est enfin arrêtée automatiquement au moment du séisme et donc également la production d’électricité. L’accident est lié à l’absence de moyens (en l’occurrence d’eau) pour refroidir le coeur du réacteur qui chauffe avec l’énergie résiduelle des produits de fission, quelques pourcents de la puissance installée. Le coeur a été dénoyé en partie et du combustible n’a pas été refroidi, il a chauffé et a pu dégager des produits de fission.
Même s’il touche désormais quatre réacteurs (contre un pour la centrale américaine), cet accident présente plus de similitudes avec l’accident de Three Miles Island de 1979 au cours duquel la réfrigération du coeur a été interrompue, entrainant sa fusion. Mais sans rejet radioactif important. L’importance des dégâts dans le réacteur de Three Miles Island a été connue des années après l’accident.
On ne connait pas encore connaître avec exactitude l’importance des rejets radioactifs de Fukushima, mais l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, estime qu’ils pourraient être compris dans une fourchette allant d’un dixième à la moitié des rejets de Tchernobyl.