Sous le halo d'astres rebelles
J'admire le bénitier du ciel
Se parer d'éphémères étincelles
Aux teintes givrées de miel
L'horizon habillé d'un humide chagrin
Semble égrainer ses larmes sur un clavecin
J'écrase quelques menues brindilles
Pour laisser éclore une frêle jonquille
Les gouttes en cymbales argentées
S'amusent sur mon visage trempé
Un héron distingué sur ses pattes enchevêtré
Regarde, éberlué l'Aude se gonfler
Au dessus de la cité, le soleil tente une percée
Mais le rideau des nuages a tôt fait de le dissimuler
Le vent marin fait monter la mer
Et repousse les fleuves vers les terres
Je longe les rives aux eaux déchainées
La crue ne fait que commencer
Même si la pluie venait à cesser
L'eau continuerait de grimper
La complainte du vent s'épanche
Dans les arbres qui se déhanchent
Les deux mains dans les poches
Je sens mes pensées qui s'effilochent