Je rencontre régulièrement des couples dans lequel l’alcool semble être un sujet de discussion infini, mais ou il n’est jamais reconnu comme problématique par celui qui en consomme. Je pense ainsi à ce couple dont la femme me demande de faire arrêter de boire son mari. Il en est à 20 à 30 verres d’alcool par jour, mais déclare « ne pas avoir de problème »…
Lorsque je parle au mari, il n’a en effet pas de problème avec l’alcool. Il reconnait que les relations dans son couple ne sont pas bonnes, mais il met cela sur le compte de son état dépressif. Et c’est vrai que souvent, l’alcool (ou d’autres substances comme l’héroïne ou le cannabis) sont des sorties « de choix » pour échapper un peu à la sensation d’un état dépressif… par la suppression des sensations.
C’est évidemment là qu’est le problème: échapper à une sensation négative par une absence de sensation, c’est s’échapper dans le néant. Malheureusement, celui qui souffre d’avoir tant été déçu dans ses tentatives de mener une vie normale finit par avoir tendance à laisser tomber. Il n’attend plus qu’un miracle, et ceux-ci par définition sont rares.
Peut-on sortir d’une telle situation ? Ce ne sera possible qu’à travers un gros travail de mise en confiance réciproque du thérapeute et du patient. En effet, il ne peut être question de supprimer au patient ce qui lui permet de survivre: l’alcool. Cette question ne pourra revenir que lorsque le patient aura repris confiance dans ses capacités à affronter le monde tel qu’il est. Et cette nouvelle appréciation du monde ne peut se faire que par tous petits pas.
Les techniques utilisées par le thérapeute inclueront des tâches à effectuer entre les séances, mais aussi des séances de travail avec ou sans hypnose formelle, afin de ré-amorcer la pompe du désir du patient.
C’est un des domaines d’intervention d’interactes.