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Intérim, état des lieux

Publié le 17 mars 2011 par Kristobal @kristoguy

Alors qu’en 2009 les effectifs intérimaires accusaient un recul de 28,7% soit une destruction de 150.000 emplois en équivalent temps plein, l’année 2010 a enregistré la création de 70.000 emplois intérimaires en équivalent temps plein soit + 14,8%. Cette tendance haussière se confirme pour les trois premiers mois de l’année 2011. Pour l’Ile de France la progression est moins soutenue avec avec + 7%. Pour nos deux agences situées à Paris nous enregistrons une hausse de 9%. » C’est le bilan positif dressé par René Ramos, PDG de Ar-men Travail Temporaire.

Intérim : comment ça marche ?

C’est très simple : un organisme, la société d'intérim, met à la disposition d'une entreprise pour une durée précise un travailleur ayant une qualification déterminée par l'entreprise. Un contrat est passé entre l’entreprise et la société d’intérim L'intérimaire est salarié de la société d'intérim et non de l'entreprise. L'intérim est un prêt de main-d'œuvre. Et la durée du travail est appelé la mission. La société d’intérim a pour unique activité de mettre à la disposition des entreprises des salariés disposant d’une qualification précise. Le salarié intérimaire est titulaire d’un contrat de travail qui stipule qu’il ne peut en aucun cas exercer un emploi durable dans l’entreprise. Les missions sont donc à durée déterminée. Cependant, pendant toute la durée de sa mission, l’intérimaire est sous l’autorité et le contrôle de l’entreprise pour laquelle il travaille. C’est elle qui est responsable des questions de durée de travail, congés, accès aux installations collectives…

Les secteurs qui font appel à l’intérim La répartition du recours à l’intérim dans les trois grands secteurs d’activité est la suivante : 45% pour l’industrie 34% pour le tertiaire 21% pour le BTP Cependant, nous constatons que les fonctions pour lesquelles nous rencontrons le plus de difficultés sont celles des métiers de la comptabilité en particulier pour les cabinets comptables, des chauffeurs poids lourds, de l’informatique et de la grande distribution. » souligne René Ramos. Les services à la personne tentent les entreprises de travail temporaire. D’abord parce que ce secteur est très gourmand en personnel, que le turn-over y est plus important qu’ailleurs. Il emploie déjà 2 millions de personnes et créé chaque année près de 100.000 emplois. Les agences d’intérim se voient parfaitement intégrer le secteur pour se diversifier. Ils ont pour eux l’avantage de savoir recruter rapidement et de façon efficace. Si ces intentions sont restées pour beaucoup d’agences à l’état de projet, Adecco s’est lancé dans l’aventure en créant une structure dédiée aux services à la personne. Il faut avouer que cela n’est pas simple car le cadre législatif n’est guère favorable aux diversifications dans ce secteur : il n’est pas permis de proposer directement des prestations de service à la personne, il faut créer une structure indépendante dédiée à ces activités. Une situation que déplore le syndicat professionnel des entreprises de travail temporaire, le Prisme : régulièrement, il demande aux pouvoirs publics de lever cet obstacle. Pour les convaincre, il cite volontiers l'exemple belge où les groupes d'intérim sur lesquels les contraintes françaises ne pèsent pas ont créé 50 000 emplois au cours des deux dernières années. Cela nécessiterait des changements structurels profonds puisque les agences d’intérim travaillent jusqu’à présent avec des entreprises et que dans ce cas là, elles s’adresseraient directement à des particuliers. Le secteur de l’industrie a été très actif dans ses recrutements en intérim au cours du dernier trimestre 2010. Le secteur affichait une hausse de 5,8% du nombre de ses intérimaires pour regrouper 45% des travailleurs temporaires. Parmi les autres secteurs favorisant l’emploi intérimaire figure notamment le tertiaire (+ 3,6%). Bien qu’encore fragilisé, le domaine de la construction devrait renouer avec la croissance en 2011. Le bâtiment prévoit de recruter environ 6 000 intérimaires d’ici à la fin de l’année.

Même si la crise est loin d’être passée, comme le rappellent les économistes, les intérimaires ont de bonnes raisons d’espérer voir le nombre de missions augmenter dans les mois à venir. Actuellement, les intérimaires représentent plus de 656 000 personnes placées. Des chiffres certes encore loin de ceux de 2008 (alors que l’intérim comptait 732 000 travailleurs), mais qui sont en nette progression par rapport à mars 2009. Au plus fort de la crise, l’emploi intérimaire regroupait en effet à peine plus de 473 500 personnes. Environ 1 200 entreprises



6 500 agences d'emploi



447 348 salariés intérimaires en équivalent temps plein



15,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires L’intérim, quel indicateur des tendances ? Les tendances de l’intérim peuvent être révélatrices des tendances de l’emploi, bien qu’en réalité, elles ne représentent qu’une facette légèrement modifiée par le prisme des particularités propres au secteur. Les entreprises qui font appel à l’intérim sont souvent en recherche de flexibilité : ne pas s’engager envers de nouvelles recrues, tel semble être leur credo. Gênée par la rigidité du droit du travail, les entreprises préfèrent parfois avoir recours à l’intérim pour des missions dont elles n’évaluent pas toujours la durée. Il leur est en effet plus facile de se séparer d’un intérimaire sans dommages financier plutôt que d’un salarié. Ce que regrette Virgine Cain de GD Intérim : « L’intérim est un tremplin pour l’emploi, nous servons souvent d’intermédiaire, pour certains types de postes mais le rôle de l’intérim est essentiel : partenaire, conseil, gain de temps donc de rentabilité… Nous sommes un réel vecteur d emploi pour la France, et il est dommage que le gouvernement, au vue des récentes dispositions prises, ne l’ai pas compris. » Travailler en intérim Les principaux avantages pour les salariés intérimaires sont l’acquisition de nouvelles expériences selon les types de postes, l’acquisition de bases plus solides, sur un échantillonnage étendu de tâches ; cela leur permet d’affiner leur éventuelle recherche d’emploi » tient à préciser Virgine Cain. Si on possède les qualités de polyvalence, de réactivité, de ponctualité, le goût de la rencontre et de la diversité, on peut espérer réussir sa mission d’intérimaire. Car « l’intérim n’est pas un pis-aller, rappelle René Ramos, c’est une véritable opportunité pour s’enrichir professionnellement, pour tester de nouveaux métiers auxquels on n’avait pas pensé, aiguiser son sens de l’organisation. Et puis, il ne faut pas oublier que bon nombre de missions sont transformées en CDD ou CDI. L’intérim permet d’acquérir de l’expérience, d’enrichir son CV par des compétences nouvelles, de s’adapter à différents types de management, de prendre de l’assurance en soi et de pouvoir ainsi mieux s’affirmer. » La réussite d’une mission en intérim est révélatrice des qualités de l’intérimaire : « en plus du professionnalisme indispensable il faut faire preuve de disponibilité, de réactivité, de motivation, de ponctualité, d’adaptabilité, de curiosité, de diplomatie et d’un sens aigu de l’organisation. »


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