Chère EPA,
Pourquoi être pour le vent et pas pour le gaz de schiste ?
Vous vous rappelez de ce discours : « L’Amérique est en train d’épuiser son gaz naturel. Les prix vont monter en flèche, elle devra importer du gaz naturel liquéfié (LNG pour liquefied natural gas) alors que les fermes éolienne du plan T. Boone Pickens sont pratiques, abordables et, d’une manière ou d’une autre, deviendront un moyen de production inévitable. »
Eh bien, la réalité est de retour. Nous vivons effectivement une transition énergétique, mais justement à l’opposé de ce que les planificateurs non affiliés au marché de l’énergie prédisaient.
La révolution du gaz de schiste
À peine deux ans plus tard, l’Amérique (et le reste du monde) exploite de vastes richesses précédemment inimaginables, à mesure que les foreurs ont découvert comment produire du gaz à partir de schiste, de charbon et formation rocheuses spécifiques à des coûts raisonnables.
Ces mêmes foreurs accomplissent ce prodige en pompant de l’eau, du sable et un mélange de produits chimiques aux propriétés particulières dans des roches, sous très haut pression, produisant des fracturations multiples, qui seront le siège, à la sortie des nombreuses fissures créées, de plusieurs échappées de méthane.
En moins d’un an, les États-Unis ont réapprovisionné leurs stocks avec 340 milliards de mètres cubes de gaz de schiste selon les estimations du Département de l’Énergie. Ce chiffre représente plus de 36 fois la consommation de tous les gaz possibles aux États-Unis, ou l’équivalent de 74 ans années de production de pétrole réalisée par les États-Unis.
Les réserves de schiste couvrent des continents entiers, de Barnett au Texas ou de Marcellus aux États atlantique de l’Est, mais également à l’ouest du Canada, dans le Colorado, le Nord Dakota, le Montana et d’autres zones dans le monde entier.
Au lieu de devenir un importateur, les États-Unis pourraient se révéler être un exportateur. Ce gaz peut se déplacer, sans souci, dans les systèmes existants de pipeline, pour alimenter les maisons, les usines et les générateurs électriques, servir en tant que matière première dans la pétrochimie, voire remplacer le pétrole dans de nombreuses applications.
Les États, les citoyens et le gouvernement fédéral peuvent récupérer des milliards de dollars en primes de locations, loyers, royalties ou redevances et en taxes. Des millions d’emplois aux salaires élevés pourront être créés ou sauvés. Ce gaz abondant peut également fournir une alimentation de secours essentielle parallèlement aux éoliennes.
La production de ce gaz à grande échelle permettrait de réduire les chocs sur les prix pétroliers, aujourd’hui en hausse, voire les crises, et affaiblirait la dépendance que nous entretenons avec les pays exportateurs dont les représentants sont Kadhafi ou Chávez, tout en allégeant les émissions de gaz.
Voilà un vrai changement de perspectives !
La panique « verte » et sa nouvelle propagande
Que peut-on reprocher à cela ?
Beaucoup, il s’avère.
Cette nouvelle et généreuse énergie rend caducs des dogmes écolos : la fin de l’ère des hydrocarbures, l’Amérique pauvre en énergie, les immuables doctrines du Club de Rome sur la durabilité et l’épuisement imminent des ressources, le plan Pickens et ses forêts d’éoliennes…
Que faire ?
Les écologistes sonnent l’alarme. HBO diffuse Gasland, un film facile de propagande superficiel sur le soi-disant impact du « fracking » sur les nappes phréatiques. Son propos a été rapidement démystifié (Par exemple, le méthane qui prend feu à un robinet d’eau provient d’un gisement de gaz rencontré par le propriétaire du bien – et pas à cause de l’opération de fracking.) Un oscar, propulsé par des raisons politiques, a été évoqué un temps, mais n’est pas arrivé.
L’Agence de protection environnementale a révélé un problème de personnalités multiples. Son directeur de la division de protection de l’eau potable a ainsi prévenu le Congrès qu’il n’y a pas le moindre document prouvant la contamination des nappes phréatiques due au fracking. (Des études conduites au Colorado et au Texas mènent les enquêteurs aux mêmes conclusions.)
Mais les bureaux de l’EPA, au Texas, ont néanmoins insisté sur le fait que ces champs d’exploitations pouvaient mettre « en danger » des zones aquifères et ont par conséquent ordonné aux compagnies concernées de stopper le forage immédiatement et d’assurer l’arrivée d’une eau saine chez les particuliers.
L’EPA, à la suite de son intervention, n’a toujours pas démontré le bien fondé de sa thèse pour légitimer ses exigences.
Entre-temps, l’administrateur de l’EPA, Lisa Jackson, a annoncé un plan pour conduire une étude portant sur l’effet du forage par creusement hydraulique et sur les techniques de production du gaz sur le « cycle de la vie », afin d’évaluer les possibles retombées dans les nappes souterraines et les autres impacts environnementaux.
En fonction de l’orientation de ces études, scientifiques ou politiques, on peut assister pour ces forages à des retards, des interdictions ou au contraire, une vraie envolée…
Fréquemment, plusieurs industries ou pays ayant une longue expérience du forage ainsi qu’une confiance manifeste dans leurs appareils de régulation ont testé et mit en pratique des procédures toujours en place aujourd’hui. Ils se prononcèrent en dénombrant peu de risques, sauf en ce qui concerne la durée d’une étude sur un cycle de vie et comment ces résultats auraient la possibilité d’être maniés politiquement. En effet, il s’agit d’outils très utiles.
Mais si l’étude d’un cycle de vie est justifiée pour le creusement hydraulique, puisque que le forage implique de passer à travers des formations de sous sol contenant de l’eau fraîche, nécessairement ces études doivent s’étendre à d’autres domaines : les éoliennes par exemple, avec leur fabrication, leur installation et leur fonctionnement.
Effectivement, la fabrication de turbine exige l’emploie de grandes quantités de béton, d’acier, de cuivre, de fibre de verre et de minéraux rares – tout ces substances réclament, avant d’être employable, le fait d’être extraites, raffinées, fondues, façonnées et transportées. Les heurts sur les terres et les habitats, le déplacement des roches voir leur pulvérisation, l’élimination des déchets solides, l’incinération d’autres éléments, la pollution de l’air et de l’eau, enfin les émissions de dioxyde surviennent à toutes étapes du processus de préparation.
Connexion chinoise
Plus de 95% de la production mondiale de minéraux rares a lieu en Chine et en Mongolie, utilisant leur technologie, des installations de production d’électricité à partir de charbon et leurs propres règles environnementales. Extraire du neodymium, du praseodymium et d’autres minéraux rares pour les turbines des éoliennes, plus précisément ses aimants et retords, inclut le fait de devoir pomper de l’acide dans les trous de forage, dans le but de dissoudre et prélever les minéraux. D’autres acides, produits chimiques et le recourt à de hauts températures sont requis pour la traite des minéraux. Des millions de tonnes d’eau toxiques sont générées chaque année et déversées dans d’énormes étangs, bordés par un simple rempart de terre.
Les fuites occasionnées, ainsi que les écoulements néfastes dans l’air ont tué des arbres et autres végétaux, des cultures, du bétail. Ces mêmes émissions ont pollués des lacs et autres cours d’eau, sont la cause de troubles respiratoires et intestinaux, d’ostéoporose et enfin de cancers chez les humains.
En 2009, la Chine est parvenue à arracher 150.000 tonnes de ces minéraux recherchés de son sol, et plus de 15.000.000 tonnes d’eau. L’objectif étant de doubler le nombre d’installations éoliennes, de même que d’accroitre l’offre de panneaux photovoltaïques, de voitures hybrides et électriques, la Chine ne peut avoir comme dessein que de grossir son exploitation significativement, à moins que des compagnies comme Molycorp ou d’autres puissent étendre leur propre production de minéraux évoqués, en usant notamment de méthodes plus perfectionnées.
Les turbines fabriquées en Chine puis expédiées aux États-Unis, acheminées par camion vers leur destination finale, et installées sur d’énormes plates-formes en béton ; au même instant, de nouvelles usines de production de gaz de sauvegarde sont construites et des centaines de kilomètres de lignes de transmission avec. Tout cela signifie donc plus d’acier, de cuivre, de béton, de carburant et finalement de terre. Par ailleurs, les nouveaux plans d’assurance énergétiques (développement durable, etc.) engendrent de la pollution et des rejets de dioxyde de carbone et ne sont pas capables de fonctionner à plein régime, parce que l’activation de l’éolienne ne s’effectue qu’après un certain temps de roulement. De ce fait, l’éolienne doit marcher en continu, ce qui ne peut être le cas avec le déplacement des vents voir leur inexistence.
(Illustration René Le Honzec)
L’industrie du vent : n’importe quoi mais du vert
Les fermes éoliennes ont bsoin de routes, de 700 à 1.000 tonnes de béton et de barres d’armature pour ses fondations, ce qui requière l’affection de réseaux de drainage de l’eau dans les aires fermières. L’imposante structure de l’éolienne nuit au paysage, empêche ou gêne l’épandage sur des centaines d’hectares de champs cultivés et est responsable de la mort d’un grand nombre d’oiseau et de chauves souris. Les fermiers qui autorisent l’installation de telle installation perçoivent en retour des redevances, ses voisins subissent l’impact du bâtiment, toutefois ils ne reçoivent pas de compensation.
En dépit de son coût écologique, les projets d’aménagement de fermes éoliennes sont régulièrement annoncés et soutenues dans des revues écologistes( NEPA, etc.) et aucuns contributeurs de l’article n’évoquent dans ces cas là le risque d’atteintes sur les oiseaux migrateurs. À l’inverse, les opérateurs d’exploitations pétrolières, minières et gazières payent des millions d’euros pour une fraction de carnage animale.
Qui a-t-il de pire à cela ? La chose suivante : que toutes ces initiatives sont supportées grassement par des mandats accordés au secteur de l’énergie renouvelable, des allégements fiscaux, des tarifs de rachat, des « commandes de chargements prioritaires », et encore un tas de subventions, courtoisement permise par l’État et les gouvernements fédéraux avec des contribuables. En fait, l’énergie éolienne empoche 90 fois plus de subventions du gouvernement fédéral que n’en soustrait le secteur du charbon et du gaz naturel, par mégawatt-heure d’électricité effectivement produite, selon l’Administration américaine des données de l’information énergétique (US Energy Information Administration data). Le côté pervers de tout ceci, c’est que la production électrique assurée par le secteur éolien coût plusieurs fois plus chère au kilowatt-heure au consommateur que la même offre, fiable, garantie par le recours au charbon, au gaz ou au nucléaire.
Autrement dit, le vent est un apport d’énergie libre quand il se lève. Nonobstant, vouloir faire de cette source d’énergie intermittente et diluée une manne d’électricité directement opérationnelle incomberait l’appel à un investissement en capital massif. Autrement dit, la renommé énergie renouvelable, verte, géniale éolienne n’est rien d’autre qu’une « solution » hors de prix.
Conclusion
Le persistent problème inhérent aux énergies vertes a été résumé par Ted Nordhaus and Michael Schellenberger dans leur nouvel essai : La longue mort de l’écologisme (The Long Death of Environmentalism) :
Nous devons reconnaitre que la fameuse « voie de l’énergie douce » est une impasse. Les énergies renouvelables, auxquelles Amory Lovins et d’autres ont vanté, dès la fin des années ’70, les faibles coûts, comparativement aux énergies fossiles, restent chères et difficilement mesurables. Ces énergies demeurent plus inabordables que les énergies élaborées à base de produits fossiles, avant même que nous calculons les coûts associés à l’entreposage et la transmission de formes d’énergie intermittente. L’énergie éolienne, selon les dernières estimations EIE, coûte toujours 50% de plus que le charbon ou le gaz. Le coûts solaire : de trois à cinq fois plus.
Il serait préférable, après tout, de fonder la méthode la plus efficace, moins polluante que le charbon, le gaz et le nucléaire, pour la même, voir pour une émission supérieure d’énergie, et qui fonctionnerait à plein régime 24/7/365, et en oubliant la « solution » de l’éolien. Les études de cycle de vie seraient une évolution positive – pour toutes les sources d’énergie. En fait, « Penser globalement, agir localement» pourrait être une très bonne devise pour l’EPA et les défenseurs de l’énergie éolienne.
Paul Driessen est conseiller principal en politiques pour le Comité pour un avenir constructif (Committee For A Constructive Tomorrow ) et au Congrès de l’égalité raciale (Congress of Racial Equality ), ainsi que l’auteur de « Eco-impérialisme : le pouvoir vert – la mort noire. »
Article dans Master Resource, traduit par Barem.