Les autorités slovènes doivent protéger les communautés roms contre la discrimination, affirme Amnesty International dans le rapport qu’elle publie mercredi 16 mars et dans lequel elle dévoile que les Roms ne bénéficient pas d’un accès satisfaisant à des logements convenables, à l’eau et à l’assainissement.
Certaines familles roms en Slovénie disposent d’une quantité d’eau moindre que celle jugée nécessaire pour des personnes plongées dans une situation d’urgence humanitaire, révèle Amnesty International dans son document intitulé “Parallel lives : Roma denied rights to housing and water in Slovenia”.
Selon ce rapport, nombre de ses familles vivent entassées dans des cabanes mal construites, sur des terrains ruraux isolés et coupés du reste de la société, loin des services de santé, des écoles, des emplois et des magasins.
« La discrimination permanente qui cible les Roms les condamne, pour beaucoup, à habiter des logements qui ne sont pas reliés aux services publics essentiels.
Toute leur existence – la santé, l’éducation de leurs enfants et les opportunités en termes d’emploi – s’en trouve affectée », déclare Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
« Certaines municipalités refusent de fournir des services publics aux Roms au motif que leurs quartiers sont ” illégaux “, bien que ces familles vivent là depuis des décennies, tandis que le gouvernement préfère ignorer le problème. »
« Le gouvernement slovène doit prendre des mesures afin de mettre un terme à la discrimination à laquelle les Roms sont en butte, de garantir le respect de leurs droits humains et de répondre à leurs besoins élémentaires. »
La Slovénie est un pays très développé et jouit d’un PIB par habitant supérieur à la moyenne de l’Union européenne.
Près de 100 % de la population a accès à une eau potable saine, alors que nombre de communautés roms doivent se battre pour se procurer des quantités d’eau limitées pour boire, cuisiner et se laver.
La consommation moyenne d’eau par personne et par jour est de 150 litres, et même de 300 litres dans les centres urbains. Pourtant, selon une étude menée en 2010, entre 20 et 30 % des agglomérations roms dans le sud-est du pays ne disposent pas de réseau d’alimentation en eau.
Amnesty International a rencontré des familles roms qui ne pouvaient se procurer que de 10 à 20 litres pour chaque membre de la famille pour boire, se laver et cuisiner. Elles étaient contraintes d’aller puiser cette eau dans des sources distantes et parfois dans des cours d’eau pollués.
Souvent, les Roms font le constat que leur seule option consiste à vivre dans des campements, en raison de la discrimination qu’ils subissent lorsqu’ils cherchent à acheter ou louer un logement.
En effet, bien que l’État et les municipalités aient la responsabilité de loger convenablement les Roms, de nombreuses familles trouvent difficile, voire impossible, d’obtenir des logements sociaux ou l’autorisation d’améliorer leur logement actuel.
En outre, les Roms vivent dans la peur d’être expulsés de force et sont rarement consultés ou informés sur les choix qui se présentent à eux.
Amnesty International a appelé les autorités slovènes à :
* améliorer les conditions de logement insalubres dans les quartiers roms, autoriser la régularisation lorsque cela est possible et proposer des solutions de relogement ;
* garantir la sécurité d’occupation à tous les habitants des quartiers informels et proposer des options de relogement, en consultation avec les communautés roms touchées, en évitant de forger une nouvelle ségrégation ;
* garantir immédiatement la réalisation du droit à un niveau minimum essentiel d’eau potable dans tous les quartiers et campements roms.
« Le gouvernement slovène doit également fournir aux Roms des voies de recours utiles afin de lutter contre la discrimination à laquelle ils sont en butte », a indiqué Nicola Duckworth.
Amnesty International lance sa campagne mondiale en faveur des Roms en Slovénie, qui s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2011.
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