Le bestiaire politique (5) : le rat.

Rattus Rattus, mammifère chordé vertébré, ordre des rongeurs, famille des muridés.

Le parfait parasite, donc le vrai roi de la création. A l’image de son homologue qui s’est retiré du monde dans la fable de La Fontaine, il s’installe là où il sent qu’il pourra manger en abondance, et il ne quitte son territoire que lorsqu’il a épuisé ses réserves, partant à la recherche d’un autre garde-manger. Ses préoccupations ne vont pas plus loin et sa faim, qu’il cherchera à satisfaire quoi qu’il arrive, connaît souvent des augmentations exponentielles. Rusé et fondamentalement égoïste, il se vautre littéralement dans l’opulence que les hommes lui offrent, souvent sans le savoir, ne manque jamais d’astuce pour arriver à ses fins, quitte à sacrifier les autres, ce qui ne le dérange absolument pas. Se multipliant rapidement car il enchaîne les conquêtes, sa destruction coûte beaucoup d’argent et l’homme reste impuissant à l’éradiquer. On croit calmer sa faim insatiable en le domestiquant, mais il ne se considère au service de personne, sauf de lui-même, et ne reste dans sa cage que si elle est dorée. En somme, on aura beau lui donner des circonstances atténuantes, il n’en est pas moins un nuisible irrécupérable. Il fut une époque pas si lointaine où il avait été à la mode en tant qu’animal domestique, mais ce temps est déjà terminé ; le rat n’aura été pour l’homme qu’un phénomène de mode ? Il est bien tôt pour le dire : toute mode peut revenir un jour, et de toute façon, cela ne l’empêche de pulluler encore dans nos villes. Ne le laissons plus nous envahir et vivre sur notre dos ! Enfin, inutile d’introduire des bêtes encore plus dangereuses pour y parvenir…