La nuit dernière, les Japonais ont marqué des points dans leur lutte contre une éventuelle catastrophe nucléaire à Fukushima. En effet, après avoir tiré une ligne électrique dans le no man’s land autour du site, la Tepco a réussi a installer une connexion avec le réacteur n°1. L’idée est d’essayer de remettre en service les dispositifs de refroidissement des deux réacteurs. Si cette étape marque une avancée réelle, le rétablissement de l’électricité se heurte encore à de nombreux problèmes techniques.
Actuellement, les techniciens sont affairés à relier le réacteur n°2 au premier. Ensuite, dès que l’électricité reviendra, ils vont tenter de mettre en service samedi les dispositifs de refroidissement des deux réacteurs, inopérants depuis le tsunami. L’étape suivante consistera à raccorder les réacteur 3 et 4, cela pourrait être fait dimanche.
Le rétablissement de l’électricité reste déterminant pour refroidir les piscines des réacteurs. Dans cette attente, les opérations de décompression volontaire des enceintes conduisent toujours à des rejets radioactifs. Selon Thierry Charles directeur de la sûreté des installations de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (ISRN), que la centrale de Fukushima pourrait avoir rejeté entre le 11 et le 20 mars «l’équivalent en produits dispersables d’un dixième de ce qu’a relâché Tchernobyl».
Depuis quatre jours, les réacteurs en service lors du séisme – les n° 1, 2 et 3 du site – ne sont refroidis que par une installation de fortune, pompant directement l’eau de la mer et alimentée par des groupes électrogènes mobiles acheminés d’urgence et de puissance insuffisante.
Selon la Tepco, l’action d’hier a permis de diminuer la radioactivité du site, ce qui rend l’intervention moins difficile.
Les moyens de lutte ont augmenté : sept camions citernes militaires sont arrivés sur place, et ont recommencé à arroser la bâtiment du réacteur n°3, tandis que les pompiers de Tokyo ont envoyé 139 personnes et 30 camions. Le langage par hélicoptère paraît en revanche avoir été abandonné.
La forte réactivité des japonais est, sur de nombreux points, admirable. Il convient de ne pas crier victoire, mais l’espoir renaît à Fukushima.
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