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De gaulle, Sarkozy, Le Pen, DSK et le Courrier International...

Publié le 18 mars 2011 par Philippemeoule

kiosque___journaux.jpg Au rythme où se succèdent les évènements sur notre bonne vieille planète, il me semble décent de faire preuve de prudence. Ecrire pour écrire ou pour être classé ici ou là me semble plus que déplacé : vulgaire.

D'autres, dont c'est le métier, le font mieux. Parfois. Ainsi, le Courrier International de cette semaine (comme toutes les semaines, d'ailleurs !), nous informe sur la façon dont les journalistes étrangers analysent le montée de Le Pen dans les sondages.

Je vous conseille la lecture de chaque article, évidemment. "The Independant" nous explique comment Sarkozy ne peut miser que sur Le Pen pour espérer l'emporter au second tour !

J'ai choisi de copier/coller l'article de "The Australian", sous le titre : Et Sarkozy repartit comme en 40.

Ou comment De Gaulle se retourne dans sa tombe depuis 2007.

(Emma-Kate Symons, The Australian, traduit pour Le courrier International n° 1063)

Charles de Gaulle doit se retourner dans sa tombe. Quand les nazis envahirent l’Europe et que des millions de Français se rallièrent à la politique du maréchal Pétain, le valeureux général risqua jusqu’à sa vie. Ensuite, sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale et de cet abject fascisme à la française, il forgea une alliance avec l’aile gauche de la Résistance pour instaurer une nouvelle république et créa un parti de centre droit à son image. Opposé à tout ce que représentait la France de Vichy, favorable à la décolonisation et à une politique étrangère indépendante, ce géant du XXe siècle refusa tout pacte ou compromis avec les forces extrémistes. Cette œuvre se trouve aujourd’hui ruinée par le président Sarkozy, l’héritier du mouvement politique fondé par le Général. Alors que le Front national (FN) surfe sur la vague bleu marine soulevée par la fille de Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy, en empruntant la rhétorique frontiste de la peur et du racisme, a sapé la raison d’être de son parti et, selon toute vraisemblance, ses chances d’être réélu. Pour la première fois, les sondages donnent en effet le Front national en tête au premier tour de la présidentielle.

En suivant aveuglément le programme de l’extrême droite au lieu de remplir sa mission de chef de l’Etat et d’encadrer les débats, Nicolas Sarkozy a modifié le paysage politique français et européen. En pire. En 2007, même les esprits les plus cyniques pensaient que le nouveau président allait cesser de flirter avec le Front national. Il semblait avoir neutralisé le parti de Jean-Marie Le Pen, le patron du FN enregistrant l’un de ses scores les plus bas (10,44 % des voix au premier tour) depuis la fondation du parti, en 1972. Mais, au lieu de tirer profit de cette annexion de la base frontiste en proposant des réformes économiques et sociales susceptibles d’apaiser les inquiétudes concernant l’immigration et l’islam, Sarkozy a choisi la facilité : jouer sur la peur. En 2009-2010, il a d’abord lancé le grand débat national sur l’identité française, dont les racistes se sont promptement emparés. Puis il a pris le train du mouvement antiburqa. L’été dernier, dans un tollé de protestations, le président a ordonné l’expulsion de plusieurs milliers de Roms. Et il organise maintenant un débat sur l’islam et la laïcité.

Humilié par sa mise sur la touche pendant le printemps arabe, et alors que le scandale des vacances offertes à des ministres de l’Hexagone par des dictateurs nord-africains a plongé la diplomatie française dans l’embarras, le gouvernement de Nicolas Sarkozy ne peut que se raccrocher aux images des foules de réfugiés africains qui se pressent aux portes de la France. Sans idées personnelles à défendre, il reprend ouvertement à son compte l’obsession de Marine Le Pen voulant interdire aux musulmans les prières dans la rue. Comme l’écrit le sociologue Sylvain Crépon dans son livre La Nouvelle Extrême Droite ­L’Harmattan, 2006, la frontière imperméable qui existait naguère entre la droite républicaine et la droite fasciste de Pétain et de ses acolytes lepénistes n’existe plus.


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