7 secondes en super slow motion
Plan séquence, travelling latéral, défilement. Notre référenciel est de bouger, de ne jamais s'arrêter. Les images fuient notre mémoire. Voir comme ça est oublier. On est comme autistes à ne rien vouloir comprendre, à fermer les yeux sur l'étrangeté familière du devenir. L'art, par sa distance, pourvoit à nous en rapprocher. Mais trop près ou trop loin, on ne voit rien. Rien de la même façon. C'est l'art, cette zone de notre cerveau qui, de temps à autre, balbutie quelques questions. Mais si incertaines, si peu partageables, si impalpables. L'espace que 7 secondes étiréés ainsi donne à voir, déçoit, d'une déception ingénieuse qui, mettant à une distance inhabituelle notre confort interprétatif, met à mal notre focalisation si habituelle qui donne si inconsciemment sens à tout tout le temps. Notre désillusion à à ne plus jamais entrevoir de sens est le moteur, souvent, de l'art contemporain.