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Milan-San Remo redonne du lustre au cyclisme

Publié le 19 mars 2011 par Jeanpaulbrouchon

Matthew_goss Disputée ce jour, Milan-San-Remo a été remportée, au sprint, par l'Australien Matthew Goss (HTC - Highroad), devant Fabian Cancellara et Philippe Gilbert. Le français Yoann Offredo (FDJ) se classe 7ème de l'épreuve.

Quelle belle édition que ce Milan-San Remo 2011 ! Pas seulement parce que c’est la première de la saison du calendrier international et que l’on est fébrile en regardant son déroulement, mais tout simplement parce que les coureurs cette année nous ont offert un spectacle de bon aloi où furent mêlés la force et la ruse, la tactique et l’audace, la malchance et la science de la course.
Fidèle à sa réputation, Milan-San Remo réunit sur sa ligne de départ tous les meilleurs sprinters du monde. Si on fait le compte, ils sont au moins une bonne quinzaine de cette sorte de coureurs à vouloir s’affronter quelques heures plus tard sur le Lungomare de San Remo. A ceux-là il faut encore ajouter les puncheurs, ceux qui veulent dynamiter la course avant son terme. Ils sont une bonne quinzaine également. Voici donc au moins trente candidats à la victoire finale.
La course prend son envol dans la plaine lombarde. Quelques échappées matinales se forment. Elles n’influencent pas le déroulement de l’épreuve. De la Lombardie, on passe en Ligurie par le Turchino, puis on longe la Riviera. Le ciel devient menaçant. Dans la descente de la Manie, un promontoire au dessus de la mer pas plus méchant qu’un autre, un nuage éclate. Juste des gouttes pour humidifier la chaussée. Mais dans cette région, où la pluie est rare, il suffit qu’elle tombe pour rendre la route glissante comme une patinoire.
Au sortir d’un virage en épingle à cheveux se refermant vers la droite, Oscar Freire, déjà vainqueur à trois reprises de l’épreuve, dérape de la roue avant et vient achever sa trajectoire contre le rail de sécurité. Derrière lui, c’est la panique. On ralentit, on tente de freiner, on effectue sans le vouloir des figures de style sur le vélo pour tenter de ne pas tomber. Devant Freire, une quarantaine de coureurs ont passé l’obstacle sans encombre. Derrière Freire, on perd du temps. Puis on se compte, on fait l’inventaire. Qui est dans le premier groupe ? Qui n’y est pas ? On perd encore du temps et quand les comptes sont faits, l’écart entre les deux groupes est de deux minutes.
Dans le premier, 44 coureurs, avec bon nombre de favoris : Goss, Gilbert, Nibali, Pozzatto, Cancellara, Boonen et des Français : Offredo, Chavanel, Chainel et Rollin. Dans le groupe suivant qui se reconstitue au fil des kilomètres, tous les autres favoris : Cavendish, Hushovd, Petacchi, Farrar. Il reste encore 70 bons kilomètres pour atteindre San Remo. La course-poursuite ne se lance pas. Le premier groupe va trop vite. L’écart descend aux environs de la minute, mais pas plus bas. Seul Scarponi, au prix d’un effort prodigieux, réussit à rejoindre la tête de la course.
Voici la zone des capi, Capo Mele, Capo Cervo et le plus dur, Capo Berta. Des mouvements offensifs se dessinent dans le groupe de tête. Les équipiers imposent le rythme puis disparaissent fatigués d’avoir tant fourni d’efforts pour leur leader. Ballan et Chavanel s’isolent dans la Cipressa. C’est de courte durée. Avant le Poggio, ce balcon fleuri qui surplombe San Remo, Offredo augmente l’allure suivi de Van Avermaet, O’Grady et de son équipier Chainel. Cancellara lui-même colmate la brèche ouverte par Offredo. Les attaques continuent de se succéder même dans l’acrobatique descente du Poggio. Des coureurs y font de grands numéros d’équilibristes à la recherche de la meilleure trajectoire. Offredo n’est pas le dernier à donner des frayeurs aux spectateurs.
Voici maintenant la longue ligne droite, au bout de laquelle est dressée la ligne d’arrivée. Le sprint se prépare. On voit apparaître aux premières loges Philippe Gilbert, puis Cancellara, puis O’Grady, puis Benatti mais c’est Matthew Goss qui surgit et passe le premier la ligne avec une bonne longueur d’avance sur Cancellara.
Matthew Goss, un australien de 24 ans, formé à l’école de Bjarn Rijs et qui depuis l’an dernier éclot au sein de la formation HTC - Highroad, une grosse équipe : 25 coureurs représentant 16 nationalités, cinq directeurs sportifs. Le tout dirigé de main de maître par celui qui semble être le grand maître du cyclisme aux Etats-Unis, Bob Stapelton.
Matthew Goss, le plus rusé de tous. Il est le premier australien à inscrire son nom au palmarès de la Primavera pour avoir su courir sans se montrer et faire ainsi oublier qu’il est capable d’avaler des bosses telles la Cipressa ou le Poggio avant d’imposer son sprint.
On a bien sûr remarqué la présence d’Offredo, Chainel et Rollin du côté français et, à un degré moindre, celle de Chavanel. Petit à petit, le cyclisme national se refait une petite santé.
Pour terminer, cette petite note historique. Depuis dix ans, 87 % des coureurs du podium de Milan-San Remo provenaient de Tyrreno-Adriatico. Cette année le vainqueur sort de Paris-Nice (vainqueur de l’étape de Nuits-Saint-Georges).

Jean-Paul


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