Magazine Journal intime

Le petit racisme ordinaire français.

Par Moushette
A l'heure où les premiers scores annoncent que le front national aurait fait 15% en France pour les élections cantonales d'aujourd'hui, je pense au petit racisme ordinaire que je croise si souvent en France, et de plus en plus fréquemment.
Il y a bien sûr ces paroles dédaigneuses ou généralistes sur les arabes, les manouches/gitans, les blacks (voire les nègres comme dirait Guerlain !) etc. et tous les fameux dérapages qui font les choux gras des médias. Il y a aussi les contrôles d'identité peu respectueux et en priorité aux les gens de couleur, les tris des CV en fonction de la ville de domiciliation... Il y a l'irrespect pour les immigrants que le FN dit ne pas pouvoir accueillir en Europe. Tout cela est devenu d'un banal en France, d'ailleurs Audrey Pulwar en parle très bien dans une de ses chroniques suite aux propos de Guerlain. sur les "nègres" .
Des exemples, il y en a tellement.... Toutes ces petites phrases et situations "pas si grave que ça" me font hérisser le poil, mais j'essaye tant bien que mal de passer mon chemin, en tentant une fois de temps en temps de faire changer le sens du vent lorsque c'est plus fort que moi.
Mais lorsque ce petit racisme ordinaire, ou ce qui s'y apparente, a pour cible votre enfant, ce n'est plus pareil. On se prend dans la tronche que son enfant est différent du commun de la majorité blanche de son pays, et que cette simple différence morphologique est une raison suffisante d'exclusion. Mes enfants n'ont pas besoin de porter une étoile sur leur manteau pour que l'on connaisse leur différence. Oui, ils ont des "têtes de turc" avec leurs traits et peau indienne (et leur histoire d'enfants adoptés), et alors ? Est-ce une raison pour qu'ils le deviennent ?
Pour faire face à l'injustice qui frappe notre enfant, nous parents, on guide l'enfant, on avertit, on discute, on brieffe, et on combat l'injustice pour qu'elle s'arrête au plus vite. Et heureusement qu'elle peut s'arrêter, mais toujours trop tard, car le mal a été fait à notre enfant, aux frères et soeurs et à nous parents tout aussi blessés que les enfants. Alors que faire ?  Pleurer sur son sort, faire péter le scandale ou bien avancer ? Avancer bien sûr, car on sait que nos enfants auront d'autres épreuves similaires, dans notre pays où le petit racisme ordinaire semble prospérer comme les poux sur nos chères têtes blondes... ou brunes, car les poux, eux, ne sont pas racistes ! Et puis on le sait, à cet âge là, c'est dans la nature humaine des enfants que de se lâcher sur les différents  : les grassouillets, les roux, les malades, les étrangers "pas pareils", le handicap... Ce n'est pas toujours du racisme à cet âge là, même si leurs paroles en prennent l'apparence.
Mais qu'importe,  tant pis pour les autres et tant mieux pour nos enfants s'ils arrivent à tenir face malgré ces épreuves. Et nous parents, nous nos rassurons comme nous le pouvons, en nous disant que nos enfants ont certainement plus d'éducation et d'ouverture d'esprit que ces adultes et enfants qui généralisent tous les individus d'une même race, d'une même religion ou d'un pays.
En attendant des jours meilleurs, on peut se bercer d'illusions en écoutant Grégoire chante le monde merveilleux de Hello Kitty là où on est tous pareil même si on est différents. Ma fille, elle y croit, et chante à tu-tête cette chanson qu'elle étudie en classe ! Ah... Si une chanson pouvait changer les mentalités. Mais j'en doute, je suis même de plus en plus amère sur la nature humaine  (celle des adultes) et sur sa capacité à progresser au delà des préjugés primitifs.

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