Malgré une défense décimée et une attaque en manque d'inspiration, United est parvenu à arracher une victoire importante face aux voisins de Bolton. Cette fois, le sauveur se nomme Berbatov.
On le disait avant la rencontre, seule la victoire comptait hier face à un adversaire qui ne doit pas sa septième place au classement au hasard. Bien organisés derrière, les Wanderers auraient pu connaître un autre sort, mais la réussite était du côté des Red Devils. Dans le même temps, Arsenal se déplaçait à West Bromwich Albion. Ceux qui ont suivi l'évolution des deux résultats en ont eu pour leur argent, les spectateurs du Théâtre des Rêves se contenteront du (des) résultat(s).
Avec tous les forfaits récents, il a bien fallu bricoler. Ainsi le back four composé de Brown, Smalling, Evans et Evra avait de quoi inquiéter. Vu ces nombreuses absences, l'équipe alignée par le boss était quand même intéressante. Outre la défense complétée par l'inusable Van der Sar, on trouvait au milieu Carrick et Giggs, et, sur les ailes, Valencia à droite et Nani à gauche, enfin ! Rooney et Chicharito, à nouveau préféré à Berbatov, allaient pouvoir se régaler.
Ou pas. Car il faudra attendre le dernier quart d'heure de la rencontre pour voir les choses enfin bouger. Mais nous y reviendrons plus tard. Lors des premières minutes, United dominait en possession mais ne se montrait pas dangereux. A la 10ème minute, Chicharito parvenait tout de même à allumer Jasskelainen mais son tir était arrêté par le bras d'un défenseur au sol. Pas de quoi réclamer un penalty pour autant, vu l'absence évidente d'intention. 25ème minute, Valencia adresse un centre un peu trop derrière Rooney, qui parvenait tout de même à reprendre le ballon de belle manière, mais directement sur le gardien de Bolton. La plus belle occasion viendra à la 35ème minute, Valencia et Rooney combinaient bien pour servir Chicharito qui, une fois n'est pas coutume, manquait le cadre en bonne position. Ce sera tout pour cette première période, ce n'est certes pas grand chose, mais il faut s'en contenter.
Fergie peut raccrocher son téléphone. Les nouvelles de West Bromwich sont bonnes, les Gunners sont menés 1-0. Il faut gagner, plus que jamais. Sir Alex fait alors sortir un Wes Brown toujours aussi mauvais que roux et un Chicharito qui ne s'est pas économisé mais que la réussite semblait fuir. Fabio et Berbatov pouvaient monter sur le terrain. Le bulgare, bizarrement relégué sur le banc depuis quelques semaines, semble faire la gueule comme au bon vieux temps. On peut le comprendre, ses 19 buts en championnat parlent pour lui... Voici une chance de montrer qu'il est plus qu'un remplaçant, même si Hernandez n'a certainement pas volé sa place. Mais la partie ne s'enflammera pas pour autant. Mauvaises passes, mauvais contrôles, mauvais choix, manque d'idée et de vitesse d'exécution aux abords du rectangle, on semble parti pour un point. Pourtant, le public qui sait que c'est maintenant 2-0 à WBA, pousse son équipe et lance des "attack ! attack ! attack !", et à la 73ème, ils seront entendus. Giggs trouve Rooney qui transmet le cuir à Berbatov, malheureusement, le ballon enroulé du bulgare est non cadré. Et puis les choses vont subitement s'emballer... Trois minutes après ce tir, Evans et Holden taclent en même temps, c'est le Red Devil qui gagne le ballon mais il ouvre le genou du joueur de Bolton. Sur le ralenti, on voit que les deux joueurs ont le pied au dessus du sol, malheureusement pour Evans, c'est l'autre qui saigne et c'est donc lui qui sera exclu. Holden sort sur civière, remplacé par Taylor.
Allô ? Fergie ? Ouais, ça sent pas bon, là... Owen peut arrêter de s'échauffer, ce sera pas pour aujourd'hui. Redescendre Carrick en défense et faire reculer Rooney ? OK, Sir. Cette explusion ne changera pas la physionomie de cette rencontre, United continue de dominer mais manque cruellement de percussion face à un bloc solide formé par les hommes d'Owen Coyle. A 1 du match nul0 contre 11, on devra probablement se contenter du point. Entre temps, Arsenal est parvenu à revenir à égalité, ça pue du cul c't'histoire. 84ème, Rooney allume Jaaskelainen, sans succès. dans la foulée, Bolton manque une occasion cinq étoiles. taylor, qui ven ait de monter au jeu, reprend un centre de la tête mais ne trouve que les gants de VdS. Un rien croisée, cette tête aurait fait mouche. Trois minutes plus tard, Nani, très discret jusqu'alors, nous sort sa spéciale. Le portugais, parti du côté gauche, fixait la défense pour rentrer sur son pied droit et décocher une frappe enroulée, repoussée par le gardien. Une minute plus tard, on prend le même et on recommence : Valencia transmet à Nani, qui allume à nouveau le portier de Bolton. Ce dernier ne parvient pas à capter le ballon et offre à Berbatov le but de la victoire, 1-0 ! Les Reds explosent de joie et Berbatov a retrouvé le sourire.
Allô Fergie ? Comme tu dis, ces cons vont nous faire crever d'une crise cardiaque un jour, c'était encore moins une ! On est toujours premiers, et on a même repris deux points d'avance sur Arsenal. On va pouvoir soigner les bobos pendant deux semaines de break international, ce sera pas du luxe.
Ce match ne restera pas dans les mémoires du football d'un point de vue qualitatif, et ce n'est certainement pas le plus beau but de la carrière de Berbatov, mais il pourrait se révéler d'une extrême importance au moment des comptes en fin de saison. United a semblé fatigué, en manque d'idées et parfois fébrile. Nous ne sommes pas beaux à voir, il nous faut l'admettre, mais il est une qualité qui ne nous fait jamais défaut et que beaucoup nous envient : nous n'abandonnons jamais. Avec une équipe salement amochée, en infériorité numérique, nous sommes parvenus à arracher le résultat dont nous avions besoin. Old Trafford reste une forteresse où nous n'avons lâché que deux petits points sur 45. Une forme à domicile qui fait la différence avec nos concurrents jusqu'à présent. Nous avons donc 5 points d'avance sur Arsenal, et 6 sur Chelsea, vainqueur ce dimanche de Shitty (2-0), avec un match d'avance. Le titre est encore loin, mais nous ne sommes pas résolus à le céder.
Au niveau individuel, les satisfactions sont peu nombreuses. Van der Sar n'a pas eu beaucoup de boulot mais il a assuré sur le peu de ballons qu'il a dû négocier. Sa relance l'a toutefois abandonné hier après-midi, avec pas mal de dégagements en touche. Smalling s'est à nouveau montré solide et Evans a signé unr etour convenable, avant de voir rouge. Aux backs, c'était le jour et la nuit : Brown a été horrible pendant 45 minutes alors qu'Evra fut l'un des seuls à aller de l'avant 90 minutes durant. Au milieu, Giggs n'a pas eu l'impact escompté et Carrick a été aussi bon dans son travail défensif que mauvais dans son registre offensif. L'apport de nos deux ailiers ne fut pas non plus celui qu'on était en droit d'espérer, même s'ils sont tous deux à la base de l'unique but de la rencontre. Wayne Rooney, qu'on disait revenu à son meilleur niveau, a rechuté. Son influence fut beaucoup moins importante que lors des dernières semaines. Peut-être que ce difficile mois de mars l'a quelque peu fatigué. Enfin, là où Chicharito a couru comme un lapin sans trouver la faille, Berbatov est rentré avec la tête des mauvais jours pour au final inscrire un but vital.
Nous voici donc partis pour deux semaines de vacances, en espérant que les internationaux ne reviendront pas blessés de leur classe verte, et que nos éclopés auront le temps de se retaper pour un mois d'avril aussi important que celui de mars (à ce propos, outre le retour d'Evans, nous avions sur le banc d'autres revenants en la personne de Park et Owen). Un mois d'avril que nous entamerons en tant que leaders du championnat, demi-finalsites de la Cup et quart de finalistes de la Ligue des Champions. Pas mal, pour une équipe sans fantaisie... Il ne faut jamais nous enterrer.
United : Van der Sar, Brown (Fabio), Smalling, Evans, Evra, Valencia, Carrick, Giggs, Nani, Rooney, Chicharito (Berbatov).
Pas utilisés : Kuszczak, Gill, Park, Gibson, Owen.
Homme du match : En cas de match nul, la tâche se serait révélée très compliquée vu le petit niveau affiché. Evra a pistonné sans relâche sur son flanc gauche, Smalling s'est à nouveau montré solide derrière, mais rien d'extraordinaire... Il est donc évident que ce prix revienne à celui qui nous a offert les trois points. Dimitar Berbatov inscrit là son 20ème but en championnat, un but qui vaut trois points, et peut-être plus.