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Le mur approche

Publié le 21 mars 2011 par Copeau @Contrepoints

Cette fois-ci, Raymond Bachand n’a même pas essayé de vous faire croire qu’il fait un effort. Il n’en fait pas, point. Après vous avoir vidé les poches l’an dernier, aujourd’hui il se sauve avec vos shorts.

C’est un budget irresponsable que le ministre nous a présenté jeudi. L’État se fie entièrement sur vous, contribuables (hausse de taxes, de frais de scolarité, de la RRQ, etc.) Et sur une croissance économique infinie. Pour le sortir du trou le restant de ses jours.

Zéro effort

L’analyste Jean Lapierre se demandait hier : « Mais où sont ces 62% d’efforts que le gouvernement a promis ? Je ne les vois pas. » Tu ne les vois pas, Jean, parce qu’ils n’existent pas. Ce chiffre représente une « baisse de la croissance des dépenses ». Vous me suivez ? Ce ne sont pas des coupures, mais des dépenses. Seulement, à un rythme moins élevé que d’habitude.

Je ne le répéterai jamais assez : le Québec a un problème de dépenses, pas de revenus. Rien ne sert d’inventer de nouvelles taxes. Notre dette de 234 milliards, on ne l’a pas accumulé parce qu’on taxe trop peu les citoyens – nous sommes les plus taxés en Amérique du Nord ! Mais plutôt parce qu’on dépense trop.

Or, qu’a-t-on coupé cette année ? Rien. On avait promis d’abolir ou fusionner 28 fonds et organismes l’an dernier. Avez-vous vu un fonctionnaire sortir d’un immeuble avec ses boîtes ? On nous promettait une « révision systématique de tous les programmes ». On attend toujours. En attendant, vous continuez de payer le train de vie du gouvernement et de ses amis.

Le mur approche

(Illustration René Le Honzec)

Un État plus efficace ? Oubliez ça !

Je souhaitais, dans ce budget, déceler une quelconque volonté de réforme. Un plan qui permettrait au Québec de garder un bon niveau de services aux citoyens, mais à meilleur coût. De façon plus efficace. Niet !

Pourtant, c’est possible de fournir les mêmes services, mais de façon plus efficace et moins coûteuse. Mais pour ça, il faut bousculer les lobbys (corporations, syndicats, bureaucratie, etc.) Il faut que le gouvernement leur montre qui est le boss.

Prenez la santé. Quarante-cinq cents de chacun de vos dollars d’impôt finissent dans ce ministère. La plupart des experts vous diront que le principal problème en santé, ce sont les lobbys qui tirent chacun la couverte de leur bord. Qui bloquent des réformes qui pourraient améliorer le service aux patients. Encore cette année, l’État se couche devant les lobbys.

Stratégie perdante

Plus inquiétant encore : la dette. Elle a grimpé de 13 milliards cette année. Un rythme deux fois plus élevé que l’an passé.

Chaque travailleur paye environ $2.000 chaque année juste pour le service de la dette. Vous payez $77 chaque deux semaines sur votre paye pour payer le solde de la carte de crédit du gouvernement (surtout des intérêts).

Tout ça alors que les taux d’intérêt sont historiquement bas. Ce sera quoi quand ils vont monter ? On va perdre le contrôle.

Ce budget ressemble à celui de l’an passé. Tout ce qui implique de fouiller plus profond dans vos poches, c’est concret. Noir sur blanc.  Mais l’effort du gouvernement ? Flou. Vague. Des promesses qui vont s’évaporer.

C’est une stratégie insoutenable à long terme. Si on ne coupe pas quelque part, si on refuse de faire des choix, si on continue à avoir peur des lobbys, peur de faire des réformes, le modèle québécois va frapper son mur. Plus tôt qu’on le pense.


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