La crise de confiance entre les politiques et les Français a connu un nouvel épisode ce week-end avec une abstention record pour des scrutins cantonaux: 55,63% des 21 millions de personnes concernées ne se sont pas déplacées pour élire leurs conseilleurs généraux. En 2008, ce score n’avait atteint « que » 35,12% au premier tour et 44,53% au second. La comparaison avec la même série de cantons qui s’est exprimée en 2004 est encore plus impressionnante avec un taux d’abstention de « seulement » 36,09% puis 33,51%. A noter toutefois que les dernières élections cantonales avaient lieu le même jour que d’autres élections, favorisant de ce coup la participation (élections municipales en 2008, élections régionales en 2004).
Ce score n’est pourtant pas une surprise : un sondage TNS Sofres réalisé la semaine dernière mettait en avant le faible intérêt de nos concitoyens pour cette élection, à un échelon administratif qui pourtant dispose d’un grand nombre de prérogatives pour la vie quotidienne des Français. Seuls 45% des personnes interrogées se déclaraient intéressées quand 54% affirmaient l’inverse. Cet intérêt tout relatif est en partie lié au sentiment que ces élections n’auront d’impact ni sur les départements (42%), ni sur la France (51%).
Phénomène inquiétant : cette tendance à l’abstentionnisme semble se maintenir à des sommets après le record historique des européennes de 2009 (59,37% en 2009).