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Le “front républicain” : une fausse bonne idée ?

Publié le 21 mars 2011 par Nufroftsuj

Je peux tout à fait comprendre que certains spécialistes de la communication politique ait trouvé intéressant le parallélisme offert par cette formule. Un “front républicain” contre le “front national”, quoi de mieux pour un tête-à-tête ?

Hélas, la signification véritable de cette expression échappe vraisemblablement à la plupart de nos concitoyens et sans doute aussi à bon nombre de ceux qui l’emploient. Evidemment, c’est l’adjectif qui pose problème. Mais avant d’envisager de le remplacer, il convient bien entendu d’essayer d’en préciser le sens.

Entrons immédiatement dans le vif du sujet : le vocable “républicain” renvoie sans doute à un ensemble (hiérarchisé) de valeurs ou de croyances ayant progressivement conduit à la mise en place de certaines institutions publiques mais aussi à la reconnaissance de certains droits et devoirs.

Sur le plan institutionnel, la république naît à partir du moment où la population - ou, du moins, sa frange dominante - parvient à imposer l’idée que le(s) dirigeant(s) public(s) ne possède(nt) pas - à titre personnel - le territoire, la population et la souveraineté sur lesquels est fondé l’Etat à la tête duquel ils se trouvent. La chose privée se distingue ainsi de la chose publique (littéralement res publica), de même que l’intérêt privé se distingue de l’intérêt public.

Assez ironiquement, ce sont les mêmes groupes de personnes qui défendent aujourd’hui (ou se demandent s’ils vont défendre) l’idée d’un front républicain et qui ont été régulièrement accusés de confondre leur porte-monnaie avec les caisses de l’Etat…

Ajoutons qu’il est des républiques dont peu de personnes souhaiteraient aujourd’hui le retour. C’est que la république n’est pas nécessairement démocratique. En effet, si les dirigeants d’une république sont bien élus, le corps électoral lui-même a pu être - historiquement - plus ou moins étendu. On a connu des républiques prônant l’esclavagisme… On a connu des républiques phallocrates…

Cela dit, il faut reconnaître que la république a évolué. Osons le dire : elle s’est améliorée… même si chaque fois cela a relevé d’un processus essentiellement national (avec d’ailleurs une certaine fierté à faire mieux que ses voisins).

Finalement, quel est alors l’héritage républicain de la France ? En quoi un Français doit-il croire pour pouvoir se dire républicain en 2011 ?

to be continued


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