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Audace printanière

Publié le 22 mars 2011 par Avecdessiblog

Je ne vais rien vous cacher: aujourd'hui, c'est le printemps, voilà, c'est officiel, c'est dit. On a enfin mis un pied en dehors de cette saleté d'hiver trop long et trop rude, on ose sortir sans manteau, sans maquillage, sans être coiffée, bref c'est le printemps, on ose. Et les débats météorologiques constituent toujours pour moi une excellente base pour débuter un article, ou même une discussion dans la vie quotidienne; du genre "beau temps n'est-ce-pas, au fait, ça me fait penser, t'as pas cinq cent balles?" ou alors, option plus romantique et poétique "le soleil est si présent, il miroite sur ta chevelure d'ange, ce soir, le ciel sera clair et les étoiles aussi nombreuses que les frissons qui parcourent mon échine quand j'aperçois ton sourire, et si tu venais chez moi en porte-jarretelles ce soir?" (euh...oui, non, je sais pas trop ce qui me passe par la tête par moment. Personne ne le sait d'ailleurs. Aucun spécialiste. Aucun expert. Aucun dieu. C'est bien ça le problème. Vous savez, avec moi, l'expression "mieux vaut l'avoir en peinture" prend tout son sens). Alors que je m'apprête à vous conter l'histoire de cette veste, de LA veste (oui, forcément, je ne sors jamais une tuerie comme ça du fond de mon placard sans avoir tout un tas de conneries à déblatérer autour), vous êtes sûrement en train de vous dire "Mon dieu, cette fille a une vie passionnante". Bon, pour faire court (il y'a des profiteroles qui m'attendent quelque part dans ma cuisine, je serais tentée de dire qu'elles sont dans mon frigo, mais rien n'est si sûr avec moi), ça fait plus de deux mois que je bénis, que je rends hommage, que je chéris cette veste chaque matin que Dieu fait (encore!?). Elle fait partie (elle faisait partie) d'une des collections que nous présentions au showroom pendant la campagne de vente AH 11-12 jusqu'à mi mars et au moment-même où elle a été sortie de son carton il y'a deux mois, j'ai du pousser une espèce de cri strident insupportable et totalement typique d'une femelle en chaleur, du genre "OH MYYYYYY GOOOOOOOOD" (oui, c'est toujours plus agaçant en anglais, mais non, je n'ai pas vraiment crié ça, un peu de dignité s'il vous plaît). Voilà. Tout simplement. J'ai immédiatement écris mon nom sur l'étiquette et à chaque fois que j'ai du présenter la collection à un magasin, je l'utilisais un peu comme mon joker, du genre "non mais attendez, je vais vous présenter LA pièce de l'hiver prochain, vous allez craquer, c'est sûr". Du coup, je l'enfilais, super fière et pleine d'espoir, je regardais le client en secouant la tête dans tous les sens et en insistant "alors? elle est pas merveilleuse?". Et souvent, je n'avais en guise de réponse qu'un pauvre sourire en biais compatissant accompagné d'un "Euh...vous avez des sucrettes?". Voilà. Incomprise au sein même de sa propre entreprise. Vous l'aurez compris, cette veste, c'est le symbole du déclin de l'âge d'or du commerce, c'est l'emblème même des divergences stylistiques au sein d'une même collection, c'est l'étendard de la mode italienne, et c'est surtout la seule, du coup, en France. Cette veste : c'est mon combat.

(Bon, j'espère que vous comprenez le second degré qui est omniprésent dans tout mon être , sinon je vais définitivement passer pour une truffe)

Bises, patrie tant aimée!


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