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Préférence nationale

Publié le 22 mars 2011 par Ansolo

On en sait désormais un peu plus sur les motifs qui ont conduit Marc Lièvremont à se passer d'Aurélien Rougerie pour le dernier match du Tournoi des six nations 2011.

A cet égard, Renvoi aux 22 doit visiblement des excuses au patron des bleus, puisque c'est sous la contrainte que celui-ci s'est résolu à laisser partir le Clermontois, contrairement à ce qui a pu être perfidement écrit sur ce blog. Dont acte.

Ainsi, l'ailier-trois-quart centre de l'ASMCA et du XV de France a subi les conséquences de la décision de son employeur. Celui-ci a demandé à la ligue nationale de rugby d'avancer la date de la commission de discipline chargée de sanctionner le comportement du joueur (jeu dangereux) à l'occasion du match entre Clermont et Toulon du 4 mars dernier. En avançant la date de la commission (qui devait initialement se tenir après la rencontre entre la France et le Pays de Galles), l'ASM Clermont prenait un risque évident, celui que son capitaine ne puisse disputer le match du tournoi pour cause de suspension.

C'est donc tout naturellement que Marc Lièvremont a changé ses plans et appelé David marty pour remplacer Aurélien Rougerie.

Les raisons qui ont poussé Clermont à demander (et obtenir...) d'avancer la date de la commission sont simples : plus vite Aurélien Rougerie était sanctionné, plus vite il purgerait sa peine. En récoltant 20 jours de suspension (à compter de la date d'infraction, soit le 4 mars), l'Auvergnat pourra rejouer le 5 avril avec son club.

La décision de Clermont est regrettable à plus d'un titre. En premier lieu, le délai de suspension débutant à la date du match incriminé, le fait d'avancer la réunion de la commission de discipline ne signifiait en rien une diminution la durée d'indisponibilité du joueur. Ensuite, même si la gamme des sanctions pour jeu dangereux va de 20 jours à 1 an, les faits reprochés à Aurélien Rougerie et son comportement "habituel" le plaçaient à l'abris d'une lourde sanction. Enfin, l'absence de match entre le 2 et le 16 avril mettait le joueur en situation de rejouer à cette date, même avec 30 jours de suspension.

Evidemment, les dirigeants de Clermont ont agi dans l'intérêt du club. Mais leur décision éclaire parfaitement un état de fait : le XV de France passe après le Top14. On a beau se dire qu'il s'agit d'une situation normale au regard des canons du professionnalisme (le payeur est le décideur), il y a quelque chose de profondément irritant à cette "préférence nationale" exercée au détriment des matchs internationaux.

Quelle que soit l'opinion qu'on peut avoir quant à l'opportunité qu'il y avait à sélectionner Aurélien Rougerie au centre, on rejoint Marc Lièvremont dans le constat que l'équipe de France ne bénéficie pas, loin sans faut, du soutien dont elle aurait bien besoin pour affronter les prochaines échéances mondiales.

Le règne du "chacun pour soi" a visiblement de beaux jour devant lui. Cessons de nous bercer d'illusion et de demander un changement radical des habitudes, et continuons de nous en remettre à la providence, ainsi qu'au génie tout particulier de notre rugby, qui sait si bien cacher sa misère par l'accomplissement ponctuel d'exploits sans lendemain.  


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