Magazine Environnement

Climategate : le député britannique Graham Stringer accuse

Publié le 22 mars 2011 par Copeau @Contrepoints

Le député britannique Graham Stringer a publié une tribune virulente (également citée par le Bishop Hill blog).

« M.Stringer, qui siège au Comité Parlementaire britannique de Science et Technologie, a décrit «l’enquête» Oxburgh[1] comme suit :

Le Vice Chancelier de l’Université de East Anglia semble partager la volonté de Deer [2] d’aller au fond de la vérité quand il a annoncé une révision indépendante qui réévaluerait les résultats scientifiques pour s’assurer qu’il n’y a plus d’erreurs.

Lord Oxburgh, nommé à la tête de ce comité, a déçu tout le monde. Il a expliqué que le Vice Chancelier, fraîchement débarqué sur cette affaire, n’avait pas compris ce qu’il avait promis. Oxburgh expliqua rapidement qu’il n’allait rien réviser du tout, et qu’il allait simplement s’assurer de l’intégrité des scientifiques en question. Après une sympathique conversation avec les scientifiques de la Climate Research Unit, il a conclu qu’il avait affaire à des gens tout à fait recommandables.

Cependant, il est intéressant de noter que les notes du membre du comité d’enquête, le Pr. Kelly de l’Université de Cambridge, obtenues grâce à une Freedom of Information Request [NDLR : demande autorisée par la loi britannique de divulgation de tout document par tout citoyen], indiquent qu’il n’y a pas de «faute caractérisée», mais qu’il est impossible de démontrer que les résultats statistiques n’avaient pas été fallacieusement déformés par les scientifiques

Il ajoute que leur méthodologie «marche sur la tête au regard des siècles de pratiques scientifiques». De même, Lord Oxburgh condamne l’équipe de scientifiques en affirmant que : « il est tout à fait surprenant que des recherches dans un domaine dépendant aussi fortement de résultats statistiques n’aient pas été menées en étroite collaboration avec des statisticiens professionnels ».

C’est un peu comme si quelqu’un se vantait de compétences médicales, alors qu’il opère un patient sans l’appui d’un anesthésiste. »

Climategate : le député britannique Graham Stringer accuse

Graham Stringer épingle également l’exécrable Muir Russell [3], le décrivant dans son rapport comme « bien au-delà de la parodie» (usant des mêmes mots ou presque que Clive Crook, rédacteur de The Atlantic Monthly, très critique envers une autre « enquête » du même type concernant l’université américaine de Penn State) :

« L’autre examen, mené par Lord Muir Russell, un fonctionnaire qui était en charge de la surveillance du budget du Parlement écossais lorsqu’on y a découvert d’énormes dépassements financiers [4] éclairait sous un jour nouveau les inquiétudes de Deer concernant les risques d’une enquête menées par ceux qui font justement l’objet de l’enquête. Celle-ci avait pour objectif d’examiner le contenu des emails. L’une des principales accusations concernant le Pr. Phil Jones [5] est qu’il a effacé des emails qui pourraient démontrer son manque de rigueur scientifique.

Dans cette situation qui est bien au-delà de la parodie, Muir Russell a déclaré qu’il n’avait pas posé de questions à Jones sur l’effacement de ces emails car alors, il aurait dû mener un interrogatoire sous serment. Alors, comment cet interrogatoire a-t-il été mené ? Eh bien c’est le Vice Chancelier Lord Oxburgh lui-même qui a demandé à Jones s’il avait effacé des emails. Ce qui est plutôt le contraire des buts d’une enquête, si l’on se trouve dans le cas où la seule personne à poser la question-clé est le Vice Chancelier qui voit sa responsabilité engagée dans l’affaire. Les accusés qui mènent l’enquête, encore. »

Stringer finit par conclure :

« La publication des emails de la Climate Research Unit et les accusations qui s’en sont suivies exigeaient un examen indépendant et objectif des contenus scientifiques incriminés par des comités indépendants. Ce n’est malheureusement pas ce qui s’est passé. »


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Copeau 583999 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte