Des solutions pour une autonomie énergétique à La Réunion ?

Les ressources énergétiques réunionnaises

Parmi les solutions, celle qui est à mettre en valeur et à l’honneur, c’est la réduction de la consommation d’électricité des ménages et des bâtiments publics pour le chauffage d’eau sanitaire par l’intégration de chauffe-eau solaires, en augmentation de 13,3% de 2007 à 2008:
En 2008, le parc solaire thermique permettait d’éviter la consommation de 142,3 GW.h (12,2 ktep), correspondant à 5,3 % de la production électrique totale de l’île et 1,35% de l’énergie finale globale consommée à la Réunion. Le solaire thermique permet de réduire la consommation de butane (qui a subit une baisse de 17% (-5 ktep) en 5 années) et d’électricité.

Plutôt que de rechercher à accroitre la production électrique pour suivre la demande, il serait judicieux de développer les systèmes réduisant les besoins énergétiques actuels. C’est en cela que consiste la Maîtrise de l’Energie.
Il est possible de citer des exemples:
- le remplacement des climatiseurs électriques par des PAC
- l’amélioration de l’isolation et de la ventilation des bâtiments anciens
- la gestion, régulation et variation de l’éclairage public et sportif
- la compensation d’énergie réactive chez les industriels
- la réduction de la consommation des équipements informatiques

Les ressources naturelles réunionnaises sont :

La bagasse:
Actuellement, la valorisation de la bagasse participe de manière importante à la production électrique de l’île, en tant que première ressource locale. Elle reste néanmoins limitée à 100 ktep/an, pouvant produire 300 GW.h électriques annuels.

L’hydraulique:
Auparavant source unique produisant 100% de l’électricité de l’île (jusqu’à 1981), le réseau de centrales hydraulique de l’île arrive à saturation, avec 121 MW de puissance des turbines installées en 2008, produisant alors 632 GW.h, soit 23,5% de la production électrique de l’île. Cette production est dépendante de la pluviométrie. Malgré des avancées, comme l’extension de la centrale hydraulique de Sainte-Rose, sa puissance passant de 66 MW à 80 MW, il est impensable d’investir dans les ressources hydrauliques gravitaires, n’ayant plus de sites d’implantation disponibles. Néanmoins, un projet Takamaka III serait en cours d’étude.

L’éolien:
En 2008, 37 éoliennes à Sainte Suzanne. Le cumul des puissances éoliennes installées à Sainte-Suzanne et Sainte-Rose était alors de 16,4 MW pour une production annuelle de 13,5 GW.h. En 2008, 6,1 MW étaient en attente de mise en service. En 2009, il y a eu 4,4 MW supplémentaires. On prévoit à terme l’installation d’environ 60 MW éolien à la Réunion.

Le photovoltaïque:
La Réunion est la région française hébergeant le plus grand nombre d’installations photovoltaïques raccordées au réseau. Le photovoltaïque est certainement l’énergie renouvelable de production électrique qui, à court terme, a le potentiel de développement le plus important. Avec, en 2008, un cumul de 9,9 MWc (production annuelle de 10,67 GW.h) raccordés au réseau, dont la mise en service de 4,1 MWc dans la seule année 2008, le PRERURE prévoit la mise en place de 100 MWc photovoltaïque connecté au réseau d’ici 2030. De nombreux projets de l’ordre du MégaWatt voit le jour actuellement (32,5 MWc supplémentaires en 2009!) En site isolé, ce sont 0,68 MWc qui fonctionnait en 2008, soit une production annuelle de 0,9 GW.h. Avec 13 Wc par réunionnais, la Réunion se plaçait, en 2008, au 3ème rang européen en ratio de puissance photovoltaïque, après le Luxembourg et l’Allemagne.

Les chauffe-eau solaires:
L’objectif de la Région est que 100 % des logements en soient équipés. En 2008, plus de 10 000 chauffe-eau solaires individuels ont été installés, dont l’impact est de l’ordre de 16,4 GW.h économisés annuellement. Le parc de chauffe-eau solaires représentait alors sur l’île environ 95 000 unités. Cela correspondait à 142,3 GW.h économisés annuellement. Avec un rythme de 11 000 installations par an, cela met la Réunion loin devant les autres régions françaises et au 2ème rang européen.

Le biogaz:
Encore méconnue à la Réunion, cette ressource énergétique pourrait prendre de l’ampleur et son envol auprès des agriculteurs et des éleveurs. Des petites installations expérimentales aux CET de Sainte-Suzanne et de la Rivière Saint-Etienne ont vu le jour depuis 2006. En 2008, seulement 2 MW de puissance installés avec la centrale biogaz de Pierrefond permettaient une production annuelle de 0,72 GW.h électriques à grande échelle. Des sociétés privées, telles que Crête d’Or, ont investi sur des projets de méthanisation pour mettre en valeur leurs déchets et résidus de production. Le rendement thermique du biogaz étant plus intéressant que son utilisation en production électrique, le développement de cette énergie nécessite de l’utiliser à bon escient. Une valorisation dans la co-génération (production de chaleur (2/3) et d’électricité (1/3)) semble être le plus probable.