Quelques éclaircissements (nécessaires ? Sans doute oui, si l’on en juge par ce genre de titre…) sur l’absence du Parti de Gauche d’une certaine réunion, dimanche soir, sur une péniche parisienne… sur laquelle la gauche est partie ramer… pour la photo.
Rappelons les faits : alors que le PG avait été invité par le PS à cette réunion, son représentant en temps que co-président, Jean-Luc Mélenchon, n’y est pas allé pour deux raisons :
- Si la réunion avait eu pour but d’appeler à battre la droite et l’extrême droite, tous les partis de gauche sans exclusive auraient dû y être invités. Or le PS avait refusé d’inviter le NPA, allié du PG dans 18 départements, et le MRC. Cette exclusion était donc forcément inacceptable dans la mesure où elle remettait en cause la volonté de rapprochement du PG du NPA, élément stratégique important, surtout depuis le dernier congrès du NPA, et le départ de certains de ces militants qui sont venus rejoindre le PG. (voir + de détails sur cet épisode ici). Nous aurions pu en effet nous les aliéner, ce qui aurait été, avouez le, plutôt contre-productif. N’est-il pas important de donner une voix à ces électeurs et militants là aussi ?
- Pour le PS le critère d’invitation était : « les organisations avec qui on peut gouverner dans un an ». Le PG n’était donc pas d’accord pour ce coup de marketing politique qui vise à installer prématurément le paysage de 2012 scénarisé autour du PS, sans concertation d‘aucune sorte (à moins que ? Avec les autres ?). Cette position hégémonique du PS, qui ne correspond plus forcément à la réalité actuelle, est en effet particulièrement agaçante. PS, nombril du monde ?
- A quoi servait une réunion de ce type alors qu’on ne connaissait même pas encore les résultats de la soirée (par exemple dans le Val de Marne) ni les positions des uns et des autres ?
- Rappelons en outre que parmi les convives figuraient également des représentants d’EELV (à gauche, vraiment ? ), parti qui ne s’est pas montré beaucoup plus conciliant que le Parti de Gauche (sur lequel pourtant, curieusement, on préfère tout de même s’appesantir…) puisqu’ils ont décidé de ne pas se désister dans certains cantons, notamment de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne (deux des derniers bastions du PCF), gênant ainsi les candidats du Front de gauche. Conséquence : on place les électeurs de droite du premier tour en arbitre de huit duels avec les candidats PCF-FDG. Deux poids, trois mesures ?
Reste de cet épisode sommes toutes anecdotique (si d’aucuns ne tentaient de lui donner davantage d’importance qu’il n’en a vraiment. Pour se faire mousser ? Pourtant, un number one, ça n’a pas besoin de ça, hein !? ;) que ce genre de divergences d’affichage médiatique entre partenaires du Front de gauche apparaît contre-productif, et qu’il conviendra à l’avenir de s’en abstenir. Mais l’expérience et l’habitude de travailler ensemble feront le reste, soyons en assurés… (ici, il convient de pratiquer la méthode Coué si l’on ne veut pas bouffer son chapeau).
En tous les cas, contrairement à ce que laissent sous-entendre ses détracteurs, Mélenchon a bien affirmé le ralliement du PG au rassemblement de la gauche pour led euxième tour de ces cantonales, quoi qu’on en dise… Mais il n’y aura bien entendu pas de démentis. Qu’importe : l’important est que le mal soit fait, n’est-ce pas ?
je crains que le PS n’ait déjà entamé ses pourparlers souterrains avec ses futurs partenaires (en tous les cas, ceux qu’il imagine !), ostracisant ainsi celui qui les gêne tant par son franc parler… et je vois hélas que mes craintes sont partagées.
Les caciques du PCF liraient-ils Jegoun ? Les pauvres… je ne résiste pas à l’envie de vous voir partager une sélection de commentaires sur son billet republié dans le Nouvel Obs :
martin luther – 21/03/2011 21:28:37
L’objectif de Mélenchon est clair, il l’affiche depuis qu’il a fondé le PG : doubler le PS et faire du Front de Gauche la 1ère force de gauche. En 3 ans, il est parvenu à la force du poignet à emmener le FDG à 10.3%. C’est honorable. Et le blogueur qui a envie de « gerber » ferait bien de se demander ce que c’est que d’être de gauche, plutôt que de s’en tenir à des postures tactiques comme font tous les amis du PS. Qui a fait perdre la gauche en 2002 et 2007 ? Les campagnes lamentables de Jospin et Royal, des sorties du genre « l’Etat ne peut pas tout », « mon projet n’est pas socialiste », « les jeunes difficiles seront encadrés par l’armée », le OUI honteux à la Constitution européenne rédigée par VGE et ultra-libéral ? Non, répondent les moutons socialistes : c’est la division de la gauche. Bêêêêêêêê. Mais quand le PS n’est plus socialiste, mais un agrégat d’individus ambitieux, pour qui seules comptent les carrières et dont le vide idéologique est sidéral, il convient de refonder l’espoir, de se repositionner à gauche sans complexe et de sortir de la logique libérale. Vouloir passer devant le PS, ce n’est pas diviser la gauche, c’est la sauver.
DEL - 21/03/2011 16:16:01
Ce qui est écoeurant c’est de constater que les bonnes consciences de tous bords voudraient bien confisquer la liberté de vote des citoyens! A bas le vote utile et que la démocratie s’exerce en toute liberté!
AirOne – 21/03/2011 09:07:00
Analyse consternante… Quels sont les critères à l’ Express pour mettre en avant des blogueurs de ce niveau ? De l’ anti-mélenchonisme primaire ? La promotion aveugle du vote utile ? La confection de mille-feuilles à base de clichés ? Quand ça se limite à un blog, pourquoi pas, mais en l’ espèce on est censé lire un journal d’ information…
ALC - 21/03/2011 02:30:59
Jean-Luc Mélenchon a parfaitement compris que le rassemblement était de la poudre aux yeux: comment demander un front unique de la gauche alors qu’il en a lui même appelé un, avec le PCF, de ses voeux, concrétisé avec le Front de Gauche, justement. Or, en n’invitant pas le NPA, on invite donc une certaine catégorie de la gauche. Autour, bien entendu du Parti Socialiste, qui mènera par ailleurs les verts à de futures désillusions. Le parti socialiste ne représentant pas tous les socialistes, qui génère plusieurs pensées, dont la mienne, plus proche du Front de Gauche par ailleurs que du PS mais totalement insensible à l’opportunisme, la démagogie et la corruption. Bref, en réagissant ainsi, Mélenchon se rapproche davantage d’une analyse « hors champs » que d’une analyse plein champs : il faut savoir décoder la proposition et non voir la proposition s’établir sous nos yeux, c’est-à-dire qu’il faut réfléchir à ce qui peut être réalisé et non pas regarder une réalisation. A savoir, ici, la tentative du PS d’appeler au « vote utile » par un moyen détourné et somme toute grossier.
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