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La séance : rien à voir !

Par Nah

Cette semaine, rien de franchement intéressant ne sort dans les salles. C’est alors l’occasion pour moi de parler des projections événementielles qui auront lieu sur Montpellier dans les jours à venir. Une semaine, trois films très différents les uns des autres.

24/03 – Cinéma Utopia – 20h00 – Starcrash

starcrash séance absurde

L’association Cinoche & Co continue ses Absurdes Séances et nous propose jeudi prochain un film de Luigi Cozzi, mais signé sous le pseudonyme de Lewis Coates, intitulé Starcrash, Le choc des étoiles (1978). C’est un space opéra voulant surfer sur le succès qu’a connu à l’époque Star Wars et reprenant l’ambiance et l’esthétique de Star Trek. Le film met en scène deux prisonniers, notamment une héroïne dont la sensualité et les costumes aguicheurs frôlent la folie furieuse, envoyés par l’empereur galactique afin de retrouver son fils et arrêter l’infâme Zarth Arn, qui a mis au point une arme destructrice pour prendre le contrôle de la galaxie. Sur ce scénario se bousculent pléthore d’effets spéciaux cheaps dans des décors en carton-pâte, dans lesquels évolue une héroïne en maillot de bain affriolant (oui j’insiste dessus, c’est peut-être le meilleur élément du film ; et si vous êtes plus sensible au sexe masculin, peut-être succomberez-vous au charme de David Hasselhoff). Ainsi, les amateurs de nanars en tous genres, partagés entre moquerie et nostalgie, devront ardemment se jeter sur le guichet de l’Utopia afin d’acheter leur place et ne pas manquer ce film culte.
L’hilarante chronique du film sur Nanarland.com : http://www.nanarland.com/Chroniques/Main.php?id_film=starcrash

29/03 – Cinéma Utopia – 20h00 – Pleasantville

Mardi, c’est au tour des étudiants de 3e année en Licence cinéma à l’Université Paul Valéry de nous présenter, dans le cadre de leur événement Ciné Campus à l’Utopia, un nouveau film sur le thème du rêve. Cette fois-ci, c’est Pleasantville de Gary Ross (1998) qui nous fait plonger dans l’histoire d’un jeune fan d’une série télévisée des années 1950 dans laquelle tout est beau tout est bien, comme dans le pays des Bisounours. Par accident, notre héros et sa sœur jumelle, qui lui est totalement opposée, se retrouvent plongés dans ladite série où les seules couleurs existantes sont le blanc, le gris et le noir. Dans la première partie du film le réalisateur essaie de nous faire rire avec le décalage entre l’époque de la série et celle des personnages principaux. Dans la deuxième partie, il nous montre une métaphore de la discrimination et du totalitarisme. Mais au final, la lourdeur des moyens mis en œuvre pour nous représenter ce message, explicite très rapidement, est telle qu’on a l’impression d’être pris pour des êtres aussi intelligents que des rats de laboratoire avec lesquels on expérimenterait les conséquences des électrochocs à haute puissance sur leur cerveau.
Après le film n’est pas moche et le concept est un peu original. Mais contrairement à ce que veut nous faire croire son propos, il est fait pour ne pas réfléchir.

29/03 – Cinéma Diagonal – 20h00 – L’esprit de la ruche

Même jour même heure, mais au cinéma Diagonal, ce sont les professeurs de cette même section cinéma de l’Université Paul Valéry qui font leur programmation. Le film c’est L’esprit de la ruche de Victor Erice (1973), une œuvre espagnole tournée lors de la dernière année du régime franquiste. Je ne me risquerai pas à essayer de résumer le scénario en quelques lignes de peur de le dénaturer outrageusement ; tout ce que je peux vous en dire c’est qu’il met en scène une famille bourgeoise, spécialement les deux très jeunes filles, vivant au beau milieu de la campagne castillane au lendemain de la guerre civile espagnole. Le drame de cette famille, c’est avant tout l’illustration du drame d’un pays tout entier, devenu schizophrène (opposition nationalistes/républicains) et tombé sous la coupe d’un régime dictatorial. Et si le film met du temps à s’installer, c’est pour mieux ancrer le spectateur dans un lieu, une époque et une croyance (en l’existence de l’esprit de la créature du docteur Frankenstein).
C’est un chef-d’œuvre du cinéma espagnol, au symbolisme fort rappelant certains Pasolini, à voir absolument.


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