Le parlement portugais devrait se prononcer contre le nouveau programme d’austérité du Premier Ministre socialiste José Socrates, au risque de provoquer sa démission et de précipiter un appel à l’aide financière internationale.

Le Parti social-démocrate (centre droit), principale force d’opposition, a appelé à un rejet du programme, estimant qu’une clarification politique permettrait la mise en place d’un gouvernement de majorité élargie. En cas de rejet explicite de son programme, Socrates, qui ne peut compter que sur l’appui de 97 députés socialistes sur 230 au parlement, a déjà menacé de démissionner.
Le parti socialiste avait encore dramatisé les enjeux d’un débat décisif, à la veille du sommet européen consacré à la crise de la dette, dont le Portugal pourrait être, après la Grèce et l’Irlande, la prochaine victime. Appelé à intervenir pour éviter une crise politique, le président portugais, Anibal Cavaco Silva, a estimé ne plus avoir de marge de manœuvre pour agir.
Le nouveau plan d’austérité, qui doit permettre de garantir la réduction du déficit public du Portugal à 2% du PIB à l’horizon 2013 et éviter le recours à un plan de sauvetage de l’UE et du FMI, durcit nettement les mesures d’austérité déjà en vigueur depuis un an. Il prévoit notamment de nouvelles coupes budgétaires, un gel prolongé des retraites, de nouveaux impôts et une diminution des prestations sociales.
Le ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos a mis en garde contre le risque que ferait peser une crise politique sur la capacité de financement de l’État portugais, qui doit lever d’importants emprunts dans les prochaines semaines pour pouvoir rembourser d’ici le 15 juin plus de 9 milliards de dette.
Mais sourd aux appels du pouvoir socialiste, le chef de l’opposition de centre-droit, Pedro Passos Coelho, qui à 46 ans pourrait être appelé à succéder à Socrates, avait déjà jugé que des élections anticipées étaient désormais inévitables.