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Face à la détérioration de la situation, ACF intervient dans l'Ouest, à la frontière libérienne et à Abidjan.

Publié le 23 mars 2011 par Cmasson

Au vu de la dégradation de la situation humanitaire en Côte d’Ivoire, Action contre la Faim (ACF), présente depuis 2002 dans le pays, intervient auprès des familles déplacées ou réfugiées à l’Ouest du pays et à la frontière libérienne, ainsi qu’à Abidjan suite à l’épidémie de cholera. ACF appelle à mettre en œuvre tous les moyens pour enrayer la crise et assurer un accès constant des humanitaires aux populations : accès qui - dans les circonstances actuelles - peut à tout moment s’interrompre, au détriment des plus vulnérables.

A l’ouest : trois axes d’intervention


Depuis la fin du mois de novembre, la Côte d’Ivoire est plongée dans une crise qui affecte profondément les conditions de vie des populations. Les équipes d’ACF ont étendu leurs actions à l’ouest du pays dans les zones de Duékué, Man et Danané, les plus affectées par la crise.

Alors que les déplacés continuent à affluer et que la crise met à mal les structures sanitaires du pays (absence de personnel, problème d’approvisionnement, etc.), le premier volet de l’intervention d’Action contre la Faim consiste à assurer l’accès aux soins et à l’assainissement.

ACF intervient donc dans l’Ouest pour aider à la bonne prise en charge des enfants malnutris dans plus de 20 structures de santé locales.

Au moins 4 500 enfants malnutris modérés et sévères vont ainsi pouvoir être traités et 50 agents de santé formés à la prise en charge de la malnutrition aiguë.


Dans le même temps, afin de préserver des conditions sanitaires et d’hygiène correctes notamment dans les familles qui accueillent les personnes déplacées chez elles, des distributions de kits d’hygiène et de filtres à eau sont en cours ainsi que des constructions de latrines. Ceci permettra également de limiter les risques d’apparition de maladies.
Au-delà de la prise en charge des personnes malnutries, Action contre la Faim s’attache aux problèmes d’insécurité alimentaire. Les conséquences de la crise (désorganisation économique, mouvements de population) dans l’Ouest, notamment dans la région des Montagnes et du Moyen Cavally, sont d’autant plus inquiétantes que ces zones étaient en insécurité alimentaire avant même la crise, notamment en raison d’une production alimentaire faible.
Or les bouleversements postélectoraux ont généré de nouvelles vulnérabilités. « Beaucoup de personnes n’ont pu assurer les récoltes, explique Yann Dutertre, chef de mission d’ACF en Côte d’Ivoire. De nombreux foyers ont été obligés de consommer une partie de leurs semences. D’autres ont vu leurs stocks pillés lors des exactions. »
De ce fait, Action contre la faim prépare un programme de sécurité alimentaire qui bénéficiera aux réfugiés comme aux populations hôtes. Celles-ci font face à une réduction des stocks alimentaires afin de subvenir aux besoins cumulés de leurs membres et des personnes  hébergées, à un accroissement des dépenses  et à une réduction du pouvoir d’achat. Dans ce contexte, le programme de sécurité alimentaire élaboré par ACF prévoit notamment la mise en place de cantines communautaires et la distribution de semences.
Pour mener à bien ses programmes, ACF est soutenue par l’Unicef et la Direction du développement et de la coopération (DDC) du gouvernement Suisse.

Frontière libérienne : Intervention auprès des réfugiés dans les camps et les familles d’accueil


Selon le HCR, plus de 90 000 personnes ont trouvé refuge au Liberia depuis le début de la crise. Ces personnes se sont installées dans des camps de transit ou directement au sein des communautés. L’afflux des réfugiés s’est fortement accéléré. Les équipes d’ACF au Liberia interviennent aussi bien dans ces camps que près de la frontière, en dehors des camps, grâce à des financements de l’UNICEF et du HCR. Des installations en eau ont été construites et ACF peut distribuer à l’heure actuelle jusqu’à 120 000 litres d’eau par jour. En termes d’assainissement, des latrines ont été installées et des drainages sont effectués.

Au vu de l’état nutritionnel des réfugiés et notamment des enfants, une intervention en nutrition est également en cours : une équipe ACF d’environ 20 personnes soutient  6 structures de santé locales pour le traitement de la malnutrition aigue. Déjà, plus de 120 enfants atteints de la forme la plus grave de malnutrition ont été intégrés dans les traitements. Par ailleurs, le long de la frontière, plus de 500 enfants modérément malnutris (moins de 80% du poids qu’ils devraient faire pour leur taille) ont bénéficié de distributions d’Aliments thérapeutiques prêts à l’emploi.

Abidjan : contenir l’épidémie de choléra dans une capitale à l’accès de plus en plus difficile


Action contre la Faim est également présente à Abidjan, où son intervention vise à limiter la propagation du cholera. En partenariat avec la Croix Rouge Ivoirienne, des activités de formation à la prévention du choléra ont déjà été lancées. Des distributions de kits d’hygiène et des pulvérisations au chlore de domiciles contaminés devraient débuter prochainement. L’accès aux populations et la circulation dans la ville sont de plus en plus complexes. Tout en continuant à intervenir, ACF a du réduire au maximum les mouvements et la présence de ses équipes sur place. Au vu de la dégradation de la sécurité, l’accès à certains quartiers est d’ores et déjà quasi impossible, ce qui pourrait entraîner au-delà du cholera une détérioration rapide de la situation humanitaire dans la capitale ivoirienne.
Sur ce programme, ACF est soutenue par l’Office d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne (ECHO).
   


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