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Contador dans les mailles du filet

Publié le 24 mars 2011 par Jeanpaulbrouchon

L'Union cycliste internationale (UCI) a fait appel jeudi devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), à Lausanne, du jugement prononcé par la Fédération cycliste espagnole (RFEC), contrôlé positif au Clenbuterol lors du Tour 2010.

AlbertoContador

L’Union Cycliste Internationale a attendu jusqu’au dernier moment pour faire savoir qu’elle déposait auprès du Tribunal Arbitral du Sport une demande d’appel concernant Alberto Contador. L’UCI entend par cette action montrer qu’elle n’est pas dupe à la fois des agissements du coureur espagnol et de la mansuétude de la Fédération espagnole qui n’a pas craint le ridicule en blanchissant son coureur. Il est vrai que cette Fédération-là, de même que toutes celles de ce pays, n’a plus beaucoup de considération de la part du monde du sport. En Espagne, depuis longtemps, on expose le thème suivant : « Chez nous, le dopage n’existe pas ». Même le chef du gouvernement espagnol, Zapatero souscrit à cet adage contraire à la réalité. L’histoire regorge d’affaires concernant le sport espagnol relatives au dopage et toutes, les unes après les autres, sont étouffées, enfouies sous des kilomètres de poussière dans des salles obscures où tout simplement jetées aux oubliettes afin que personne ne puisse venir les consulter. L’UCI sait tout cela et entend ne pas se laisser abuser par de brillants avocats et faire toute la lumière sur un dossier brûlant.
Contador a été déclaré positif à la suite d’un contrôle exercé pendant le Tour de France. Des traces de "Clenbutérol", certes infimes, ont été trouvées dans les échantillons destinés au laboratoire de toxicologie. Or le "Clenbutérol" est interdit, même en dose infinitésimale. Contador le sait. Pour sa défense, Contador, comme d’autres avant lui,  a fait valoir qu’il avait absorbé de la viande contaminée. Cela n’a pas empêché l’UCI de le suspendre à titre provisoire de fin août 2010 à la mi-février de cette année.
C’est ainsi que l’Espagnol a pu participer à plusieurs épreuves depuis le début de la saison et dispute actuellement le Tour de Catalogne dont il est le leader. L’appel devant le TAS n’étant pas suspensif, Contador pourra ensuite s’aligner au départ du Tour de Castille et Leon puis à la Flèche Wallonne (si les organisateurs l’autorisent), avant de prendre le départ du Tour d’Italie.
La suite de sa saison dépend ensuite de la décision qui sera prise par le TAS auquel peut se joindre l’Agence Mondiale Antidopage. Le TAS, qui a quatre mois pour rendre son verdict, peut soit, lui aussi, blanchir Contador, auquel cas l’affaire est définitivement classée, soit suspendre le coureur pour une durée indéterminée, auquel cas sa victoire dans le Tour l’an dernier sera remise en question tandis que sa carrière pourrait très bien en rester là.
Contador est, paraît-il, serein. Il est sûr et ne cesse de répéter dans les médias espagnols qu’il n’a rien fait de mal et ne se considère en aucun cas comme un coureur dopé. Contador est certain de son bon droit d’autant plus qu’il a une batterie d’avocats à son service, dont le dernier en date n’est autre que Jean-Louis Dupont, un redoutable spécialiste du droit du sport, à l’origine de l’arrêt Bosman qui a complètement chamboulé au début des années 90 le sport en Europe.
L’affaire Contador n’est plus maintenant entre les mains du sport mais uniquement entre celles des avocats, juristes et autres spécialistes du droit, dont on espère que la plupart d’entre eux penseront d’abord à la survie d’un sport plutôt qu’à leur portefeuille. Mais n’est-ce-pas là un vœu irréalisable ?

Jean-Paul


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