Jake, le narrateur d'un petit boulot habite une ville américaine sinistrée dont l'unique usine a été délocalisée au Mexique. Il a perdu son emploi, sa copine, ses anciens amis, sa télévision, son aspirateur... Ses créanciers le harcèlent !
«L'humour, la passion, l'amour et l'art sont des perturbations. C'est le type d'homme qui dirigeait l'entreprise qui nous a licencié.»
L'auteur brosse le tableau sans complaisance de l'Amérique des perdants, des pauvres, des chômeurs, des villes devenues des cités mornes, presque mortes, où chaque famille vit de l'aide sociale, des rares petits boulots mal payés et souvent illégaux, de l'absence de valeurs morales produites par le l'idéologie libérale :
« Je me demande si cet homme a jamais aimé. J'en doute. Je doute aussi qu'il ait jamais vraiment été en colère. Le registre des émotions dont il dispose est limité parce que ce type est obsédé par la cupidité et par la conviction qu'elle est récompensée.»
Dans ce monde sans espoir d'avenir, Jake saisira la main tendue du bookmaker mafieux du coin qui lui propose un job très particulier et très bien rémunéré...
« De fait, je n'ai plus de morale. Ma vie m'a été enlevée par un coup du destin, un caprice de l'économie, un trait de plume dans un bureau de New York. Ma ville est détruite, ma copine est partie, mes amis et moi sommes fauchés en permanence. Des types nous ont tué, moi et ma ville, et je suis sûr que ça ne les empêche pas de dormir.»
S'en suivront des situations loufoques et des réflexions d'un humour particulièrement noir et juste, une combinaison d'ingrédients qui n'est pas sans rappeler Le Couperet de D. Westlake ou La route du tabac de Erskine Cadwell...
A lire sans modération !