Magazine Humeur

Pourquoi la réinsertion culturelle passe par la prison ?

Publié le 25 mars 2011 par Rsada @SolidShell

Une fois n’est pas coutume, il n’est pas question ici d’évoquer la délicate situation dans laquelle sont plongées nos prisons, mais pour souligner deux initiatives culturelles qui viennent changer le quotidien de nos détenus.

twin_twin_nanterre_chorus.jpg

La première s’est déroulé ce jeudi 24 mars, où l’édition 2011 du Festival alto-séquanais Chorus avait installé sa scène dans la cour de la Maison d’Arrêt de Nanterre pour un concert privé du groupe Twin-Twin.

Finalistes de l’édition 2010 du même festival, ces musiciens adeptes « du son rock-électro-hip-hop, du stand up, des hymnes déjantés mais redoutablement efficaces comme «Génération Go fast», ou «No fun», ont certainement réveillé les mornes habitudes des détenus nanterriens.

Sur scène, paraît-il, « c’est l’ébullition : ils smashent, émeuvent électrisent, et nous en mettent plein la vue avec leur style fantastique ! » Quel programme !

ludivine-sagnier.jpg

La seconde initiative se déroule quant à elle à la prison de Fleury-Mérogis, habituée à tenir le haut de l’affiche pour la dureté des conditions de détention, où se tient jusqu’au 31 mars prochain la seconde édition du Festival « Fleury fait son cinéma ».

Les quatre prix à remettre seront décernés par un jury 100% carcéral composé de sept détenus (deux femmes et cinq hommes), deux conseillers pénitentiaires, un surveillant pénitentiaire et une représentante du pôle culturel du service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP).

Chacune des huit projections donne lieu à une rencontre avec des réalisateurs et acteurs, parmi lesquels Richard Berry, Jean-Pierre Bacri, Marina Foïs ou encore Nathalie Baye, et les détenus pourront également rencontrer des professionnels du cinéma : ingénieur lumière, agent de sécurité, chef constructeur décors, cascadeur, chef peintre…

La Présidente du festival est Ludivine Sagnier. Interrogée sur ce festival, l’actrice a mis en évidence la vocation bénéfique pour la réinsertion des détenus et, s’amuse de participer à un évènement où celles et ceux qui jugent se trouvent, cette fois-ci, dans un rôle inversé.

Une occasion pour rappeler que le GENEPI organise à l’automne son festival Prisons Portes-Ouvertes.

La prison représente la sanction pour des fautes commises. Elle écarte pour un temps donné, les individus pour lesquels la Justice estime devoir préserver la société. Mais une prison qui ne rempli pas sa mission éducative et ne développe aucune possibilité de réinsertion des détenus qu’elle accueille, est une prison inutile. Cinéma et musique apparaissent ici presque comme des baumes apaisants.

A la manière d’Antonio Porchia : « Pour me libérer de ce que je vis, je vis ».


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rsada 587 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte