J'ai les mots qui ont perdu la tête
Le ciel est une immense fête
De poissons lunes
L'oeil unique, pâle et blanc,
Se colore de roux,
Sur des vagues effrangées à la hâte,
Voile de mariée déchiqueté.
J'ai le temps qui a perdu l'espace,
Et se pelote sous mon lit.
L'orage roule sur ses hanches,
Et s'éjacule dans son nid,
En petits cris, en petits cris.
Les yeux noyés sous les paupières,
Nageoires humides,
Ailes tremblantes,
Enfin les mots s'apaisent.
Années 1990