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Earth Hour: pour le Japon et le progrès gardons les lumières allumées

Publié le 25 mars 2011 par Unmondelibre

Earth Hour: pour le Japon et le progrès gardons les lumières alluméesSophie Quintin-Adali – Le 25 mars 2011. La lutte du Japon à la suite d'une catastrophe naturelle sans précédent a généré un genre odieux de réaction en chaîne verte. En effet, la grande prêtrise du culte de la «Terre Mère» (Gaïa) est de retour, et avec elle la personnification « avatar-esque » de la planète dans de nombreux articles. . On veut faire peur. La « Terre Mère exige le respect ! ». Cette incantation nous est adréssée , nous les parasites humains-consommateurs qui achetons des voitures, utilisons des cafetières électriques et insistons pour nous chauffer pendant les rudes hivers de leur scénario apocalyptique du réchauffement global.
Bien évidemment un débat sain sur la sécurité de l'énergie nucléaire, la préparation aux catastrophes et les sources d'énergie alternatives s’impose. Mais que la catastrophe qui frappe le Japon soit utilisée par certains politiciens et journalistes pour lier la thèse du réchauffement climatique (relookée en « changement climatique ») aux phénomènes géologiques et leurs conséquences nucléaires est honteux. Prétendre que les humains ne prêtent pas attention aux « avertissements » et ont donc déchaîné les pouvoirs destructeurs d'une « mère nature sans pitié » est grotesque dans ce contexte.
A en juger par l'avalanche de commentaires de la classe intellectuelle et politique bien pensante, la très controversée « théorie de Gaïa» de James Lovelock postulant que la terre est un « organisme vivant unique » (et que l’homme tue la planète) a toujours ses adeptes en dehors du mouvement de l’écologie politique profonde (deep ecology). Peu importe que de nombreux scientifiques la considèrent comme un néopaganisme new age, même la bureaucratie de Bruxelles saisit l’occasion de prêcher sa simpliste « vérité verte » en faisant un lien fallacieux entre le changement climatique et le tremblement de terre au Japon. Le 11 Mars, le Comité économique et social européen a publié sur son site Internet une déclaration officielle qui a conclu que « Mère Nature a de nouveau donné un signe »…
Le bloggeur climato-sceptique Vincent Benard déconstruit l'argument dans un post accablant « Tremblement de terre, Tsunami, Réchauffement climatique : ‘ils’ ont osé ». Il pose notamment la question gênante de savoir pourquoi il n'est même pas apparu à M. Nilsson que cette catastrophe démontre une vérité toute simple : des milliards de fonds publics sont jetés dans la poursuite de la chimère anti-carbone, détournant des ressources financières limitées de la recherche de solutions aux problèmes réels des populations. « L'accident nucléaire de Fukushima ne démontre-t-il pas aussi que finalement, les centrales thermiques, malgré quelques menus rejets de CO2 (gaz non polluant), cela n'a pas que des inconvénients ? ». Cette option serait en effet rationnelle pour les zones sismiques, mais malheureusement en matière de « réchauffement climatique », la rationalité et la science ont été remplacés par la politisation et religiosité.
Alors, comment le président très bien rémunéré d'un organe consultatif, sans doute l'une des institutions les plus inutiles de l’eurocratie montante, peut-il faire le pas pour entrer dans le domaine du culte vert ? Eh bien, pour dire les choses simplement, il s’agit de montrer que l’on « croit » et d'être considéré comme un ami des « gentils », du peuple Na’vi’ de la « planète Bruxelles », à savoir la tribu des lobbyistes verts.
Bien sûr, l'Union européenne n'est pas tout à fait comme la planète fictive de Pandora. Ainsi, en plus de la « communion avec Mère Nature », les néo-Na’vi’s sont fort occupés par la cupidité... verte. Les amis de Gaïa ont beaucoup d'amis dans la bureaucratie de Bruxelles. Comme l'étude de l'International Policy Network de Mars 2010 « Les Amis de l'UE » l’a révélé, les organisations « vertes » comme les Amis de la Terre, Birdlife ou le WWF reçoivent énormément de fonds pour faire pression pour... davantage de fonds, et fournir une expertise à la Commission de l'environnement. La boucle est bouclée. Rien, pas même la crise de la dette, ne semble être en mesure de ralentir frénésie de dépenses vertes de l'UE.
L'énergie nucléaire n'est pas sans risque, mais le fait est aussi que l'écologie politique a un impact profond sur la gouvernance mondiale et l'élaboration des politiques en Europe en particulier, que cela nous plaise ou non. Comme le rapport ci-dessus le conclut : « parrainer les intérêts étroits de telles ONG a sapé le processus démocratique ». Peu importe, les politiciens européens ont adopté le dogme vert avec enthousiasme, notamment Nicolas Sarkozy. L’insurrection arabe d’ailleurs été opportune : la France était prête à aider le régime de Kadhafi à entrer dans une ére plus « verte » avec la construction d’un centrale nucléaire. Il est temps pour le gouvernement français de faire face à des questions difficiles et nécessaires quant à sa politique nucléaire tous azimuts (80% de la production d'électricité).
Un débat démocratique est indispensable, mais il doit être fondé sur la raison et non la « religion ». Dans l'intervalle, insinuer que les victimes d'une catastrophe naturelle dans l'un des pays les plus technologiquement avancés ont en quelque sorte « payé pour leurs péchés du progrès et du matérialisme » est une pure absurdité. Cela est également indigne alors que des communautés brisées, des familles déplacées et endeuillées se battent pour faire face au drame.
Le 26 Mars, les adeptes modernes de Gaïa demandent avec une ferveur renouvelée que l'obscurité soit célébrée en nous faisant éteindre nos lumières pour s'associer à leur communion mondiale absurde contre le progrès : la « Earth Hour » (l'Heure de la Terre). Gardons nos lumières allumées en mémoire de ceux qui ont péri, par respect pour le courage extraordinaire et la dignité du peuple japonais face à une catastrophe nationale, pour leur contribution au progrès humain avec non seulement des voitures exceptionnelles, des technologies de pointe mais aussi une culture unique.
Sophie Quintin Adali, LLM, Analyste pour www.unmondelibre.org.


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