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Comment l'Education Fait Triompher la Démocratie

Publié le 27 mars 2011 par Marie496
Je pense que toute mutation de la société repose sur l’enseignement et l’éducation
Je suis arrivée à penser que la maîtrise des programmes est certes nécessaire, mais aussi une conception de la vie, l’avancée sur un cheminement intérieur ; Un enseignant « mûr » n’est peut-être pas le meilleur s’il est tombé dans une routine mécanique, mais il peut donner un nectar s’il sait que « la non connaissance est la connaissance, la connaissance, la non connaissance» comme le dit le livre du Tao.
 
L’enseignement est lié à la liberté :
Le maître pédagogue va conduire l’enfant sur le chemin de la liberté :
  
Comment l'Education Fait Triompher la Démocratie  
Qu’est ce que la liberté ?
Ne pas avoir d’entraves : Un homme libre n’a pas de chaînes aux pieds, n’est pas réduit en esclavage ;
C’est aussi celui qui peut choisir sans la pression d’autrui, à condition qu’il sache que choisir.
Mais la liberté est aussi essentiellement dans la façon qu’on a d’observer les choses qui nous entourent : « Un sage est sans idée» dit le sinologue philosophe François Julien de la sagesse chinoise : cela veut dire qu’il est DISPONIBLE à toutes, qu’il aborde le monde sans à priori ni idées préconçues, la sagesse demande un « sans choix », une attitude vigilante de l’instant ;
C’est aussi ce que démontre Krisnamurti et c’est ce que nous, pédagogues, devons transmettre aux jeunes, cette capacité de mieux appréhender l’existence, sans grille de lecture préétablie, source de conflit et de haine, rendant impossible toute communication.
Krisnamurti déclare que les écoles qu’il a crées « ne doivent pas se contenter d'exceller sur le plan scolaire mais doivent aller bien au delà. Il faut qu'elles se préoccupent de cultiver l'être humain dans sa totalité C'est un lieu où à la fois l'enseignant et l'enseigné explorent non seulement le monde extérieur, le monde du savoir mais aussi leur propre pensée, leur propre comportement. A partir de là, ils commencent à découvrir leur conditionnement et comment celui-ci déforme leur pensée. Ce conditionnement est le moi auquel on accorde une importance considérable et cruelle.»
J’avais eu, dans le secteur des écoles informelles  à l'étranger, la tâche de concevoir un manuel d’instruction civique, en français, qui serait ensuite traduit en arabe. L’ossature et les thèmes avaient déjà été sélectionnés par qui de droit
Je veux concevoir des ateliers de réflexion collective dans lesquels la parole, sous forme de questionnement, est exclusivement donnée à l’enfant ; Je veux acculer les enfants à parler, à oser dire ce qu’ils pensent, à formuler leurs pensées ; Je souhaite des enquêtes, des démarches personnelles d’interview ; Puis j’imagine fournir un «dossier à lire » à l’encadrant :Je fignole les dossiers « droits des enfants, droits de l’homme, rôle de l’école « en constituant des extraits de lecture des philosophes du XVIII, de romans, d’articles de presse;
Bref, je veux mettre en appétit l’enseignant et l’enseigné et ne les prends pas pour des demeurés ignares.
Non, cela n’allait pas, car « les enseignants n’ont pas le niveau de maturité pour comprendre ces textes »me disait-on : J’ai remis plus d’un an le travail sur le métier. Ce projet, qui devait permettre l’éclosion de la libre pensée, de la réflexion personnelle, me passionnait. Mais en fait, il fallait « les diriger », comme des aveugles, se contenter de leur mâcher le travail. Finalement je me lassais des grands principes qui retombaient, tel un soufflé refroidi, dans l’ornière du quotidien habituel et directif en diable et partis.
J’avais, il est vrai, apprécié la refonte du programme d’instruction civique de la Chine qui voulait véritablement ouvrir ses jeunes sur le monde : Par exemple le chapitre « personnages célèbres » ne parlait plus des chinois importants à travers les siècles, mais on présentait Mozart, Marie Curie, Tolstoï, Zola, Balzac, Edison, Archimède etc.
L’armature du programme chinois partait de l’individu à la famille puis à la société, ce qui était révolutionnaire car la société chinoise a toujours privilégié la société, le groupe familial. Maïs la Chine s’était rendu compte qu’elle manquait d’esprits scientifiques et que cet esprit ne s’acquérait qu’avec le développement de l’argumentation critique
On ne souhaitait pas véritablement alors dans ces écoles informelles que les élèves s’interrogent, par exemple, sur les notions de « démocratie, parlement, vote individuel » et qu’ils en discutent :
N’est- il pas mensonger, voire manipulateur de glisser, sans s’interroger, sur la définition comparée de la démocratie où « les trois pouvoirs, législatif, exécutif, judiciaire sont expressément et strictement séparés dans la réalité depuis l’analyse de Montesquieu et de celle de la Royauté marocaine,( sans provocation aucune)et de son mode de fonctionnement : On ne peut pas ne pas y voir une contradiction, en tout cas un hiatus
Que faire si l’enfant le relève, pose une question ? Alors pudiquement on élude, et on fait tout pour qu’il apprenne les définitions sans voir le disfonctionnement : Qu’a-t-on changé dans la formation de l’esprit de l’enfant, du futur citoyen ? Rien ;
Si on était franc avec soi même, on devait savoir qu’on n’allait donner que ce qu’on voulait bien leur faire acquérir tout en maintenant intacts ses propres privilèges, en conservant le statu quo social et en refusant de faire des vagues. Bref, si les lignes rouges avaient considérablement reculé, elles n’avaient pas disparu pour autant
Mais on va aussi s’imposer une réserve de taille, celle d’en faire des gens qui pensent par eux-mêmes : Ils ne seraient plus des sujets soumis et dociles, mais de véritables citoyens qui réclameraient, puis exigeraient leurs droits qu’on leur accordait au compte goutte, avec paternalisme souvent !
On a longtemps colmaté, fait du patchwork. Cela arrangeait tout le monde d’éviter de clarifier les objectifs. On fait avec ce qu’il y a, comme si on voulait ignorer que c’est justement ce qui est qui entrave le développement.
Le fait que les élèves n’apprennent pas à argumenter, à dissocier l’information de la manipulation(les maîtres aussi d’ailleurs et c’est révélateur d’un endoctrinement)fait qu’ils restent toujours dépendants du bon plaisir des puissants qui, du coup, leur « octroient » des «droits » .Or c’est totalement impossible car contradictoire et quasiment incompatible; Depuis des lustres, on sait que les droits ne se donnent pas, mais qu’ils se conquièrent, et pas forcement dans le sang,

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