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Esquisse d’un programme libéral-égalitariste, comment surpasser les paradigmes modernes.
Publié le 27 mars 2011 par PlusnetNous nous réclamons du libéral-égalitarisme, et ce n’est pas pour rien! Économiquement, nous sommes ‘libéral’ car nous acceptons la loi du libre marché (offre et demande) pour fixer les prix. Toutefois, nous sommes ‘égalitaristes’ car nous prônons l’abolition du marché du travail et l’adoption d’un revenu unique pour tous. Ainsi, nous ne nous opposons pas à la loi qui fixe le prix du pain et des autres marchandises, mais celle qui fixe le prix du travail humain. En d’autres mots, ce que nous revendiquons, c’est de séparer le libéralisme-matériel (marchandise) du libéralisme-humain (marché du travail) au même titre que nous avons autrefois séparé le pouvoir de l’Église et de l’État.
Ce que nous prônons avant-tout, c’est la démocratisation de l’économie, et donc la destruction des monopoles de capital social. Toute accumulation de capital et sa gestion par une poignée d’individus (même s’ils sont élus) est à l’opposé du socialisme et du communisme que nous revendiquons. Nous prônons l’instauration d’un système volontariste, où tous sont absolument libres de faire ce qu’ils veulent, à condition qu’ils aient accompli leur travail civique (travail minimum requis pour bénéficier des avantages de vivre en société). Tout doit évidemment commencer par un renversement révolutionnaire de l’ordre établie.
Le renversement révolutionnaire (Comment prendre le pouvoir)
Nous prônons l’instauration d’une pyramide de délégués révocables formés de groupes de 25 individus. Si on procédait ainsi au Québec, avec nos 7 500 000 citoyens, cela ferait 4 paliers de gouvernance, tous formés de groupes de 25 individus élus, à tout moment révocables. En France, ce serait seulement 5 paliers et seulement 6 paliers si on incluait les 6.8 milliards d’individus sur toute la planète. Ainsi, le coeur de la démocratie mondiale, TOUTE la démocratie mondiale, reposerait sur des groupes la grosseur d’une classe d’école, soit seulement 25 individus!
L’objectif avoué doit être d’abolir le système parlementaire et le remplacer par cette délégation révocable. Lorsque NOTRE État de délégués révocables représentera plus d’individus que LEUR État parlementaire, il sera légitime de gagner le pouvoir parlementaire, de l’abolir et de le remplacer par cette délégation. Par exemple, si Jean Charest a été élu avec seulement 2 500 000 votes, il suffit que notre délégation révocable rassemble plus que ces 2 500 000 votes pour qu’il devienne aussi légitime sinon plus que l’État québécois de Jean Charest. Cette délégation révocable, l’État du futur, ne doit pas pouvoir bénéficier de pouvoir économique, ce sont les individus qui auront ce pouvoir. L’État du futur n’aura comme tâche que de fixer des normes, par exemple : le nombre sécuritaire de plomb dans la peinture, décréter l’abolition de l’ancien régime parlementaire, décréter l’abolition du profit et du capitalisme dans son ensemble, n’importe quoi qui fixe des normes et qui n’a pas besoins de pouvoir économique. Toute l’économie du futur ne reposera pas sur une organisation étatique et arbitraire, mais sur l'initiative individuelle. Aucune taxe, ni impôts, aucune façon pour l’État d’accumuler du capital social.
Surpassement du capitalisme
Si le but est de détruire le capitalisme, il faut détruire les moyens qui permettent l’accumulation du Capital, qu’il soit privé (capitalisme bourgeois) ou étatique (capitalisme d’État). La nationalisation des banques est donc indispensable. Toutefois, ces banques ne doivent pas être gérées ni par l’État, ni par des groupes d’individus. Ses tâches doivent donc être réduites à sa plus simple expression :
-Fusion de toutes les banques
-Abolition des services banquiers (prêts, placements, hypothèques, etc.).
-Toutes les tâches de dépôts et de retraits sur les comptes peuvent être faits par un simple ordinateur.
Pour empêcher toute accumulation du capital, il faudra abolir le profit privé. Il faut donc créer un compte bancaire social où tous les entreprises déposeront leurs profits (le cas échéant sera considéré comme de la fraude ou de l’évasion fiscale et sera jugé au même titre que ces infractions aujourd’hui). Pour ne pas que ce système se transforme en capitalisme d’État, le capital social ne doit PAS être géré par des élus, des fonctionnaires ou tout autre groupe d'individu, mais il faut qu’il soit géré par l’ensemble des individus eux-mêmes! Il faut donc :
-Inviter tous les individus qui n’ont pas de “compte bancaire” personnel d’en ouvrir un.
-Création du salaire unique pour tous, où, sur une période mensuelle, le profit accumulé dans le compte bancaire social sera redivisé également entre tous les membres de la société.
Ainsi, si on prend le PIB canadien et qu’on le divise par le nombre de canadiens, on pourrait offrir plus de 3000$ par mois à TOUS les Canadiens. De la même façon, si on prend le PIB mondial et qu’on le divise également entre TOUS les terriens, on pourrait déjà offrir environ 950$ par mois à TOUS les terriens, femmes, hommes, enfants, vieillards, handicapés, tous sans discrimination!
Investissement démocratique
Une partie à déterminer (admettons 20%) de ce revenu unique à tous les citoyens serait extrait de son revenu pour “l’investissement démocratique”. Mais ce n’est pas à l’État ni à quiconque autre que l’individu lui-même de décider comment il veut investir cet argent. Par exemple, admettons que nous offrons 3000$ par mois à tous les Canadiens. 20% de 3000$ = 600$ en investissement démocratique pour tous. Ainsi, chaque individu, à tous les mois, peut décider comment il répartit son investissement. Il peut investir 200$ dans le projet de l’un de ses amis, 300$ dans sa propre entreprise et, admettons, 100$ pour la recherche contre le cancer, ou pour l’armement de la patrie, n’importe quoi! Nous avons ici l’essence même de la participation démocratique proportionnelle et égale entre chaque individu. À côté d’un tel système écono-politique, n’importe quelle théorie sur la “démocratie participative” ou la “démocratie proportionnelle” sera gêné de sa mollesse. Ce qui est important à retenir ici, c’est qu’il n’y a plus de concentration du capital social, mais que celui-ci est réparti également entre tous les individus. Plus de capitalisme, plus de moyens d'opprimer l'Humain par l'Humain.
De cette façon, chaque individu devient à lui-seul fonctionnaire, banquier, investisseur et politicien. Si, par exemple, vous avez un projet de construire des panneaux solaires, vous aurez votre propre investissement démocratique de garanti, c’est à dire que vous pourrez investir la totalité de votre 600$ dans votre propre entreprise si vous voulez (tous les profits redeviendront collectifs par la suite). Par contre, si cet investissement n’est pas suffisant, vous devrez aller ‘vendre’ votre projet aux autres, afin de les convaincre d’investir une partie ou la totalité de LEUR investissement démocratique dans VOTRE projet. C’est cela la démocratisation de l’économie! Et c’est ainsi la seule façon que le libre marché peut subsister en même temps qu’une démocratisation de l’économie. Pas besoins “d’organiser” l’économie par l’État, les individus s’organiseront eux-mêmes selon leurs propres besoins. N'est-ce pas exactement cela le réel libéralisme qu'essayait d'évoquer Adam Smith avec sa théorie de la "main invisible". Il n'y a ici aucune organisation économique arbitraire, mis à part....
Le travail civique
Le travail civique est la seule obligation qu’a l’individu pour bénéficier de sa vie en société. Si l’individu refuse de faire le travail civique, il est invité à s’occuper de lui-même seul, sans l’aide sociale et donc sans le revenu unique pour tous. Le travail civique représente les emplois ESSENTIELS, où pas assez d’individus veulent participer. Par exemple, s’il y a seulement 10 éboueurs alors qu’il en faudrait 15, cinq individus auront comme travail civique de faire l’éboueur pour une période à déterminer (admettons un mois). Ces individus seront choisis au hasard, par un ordinateur, selon les critères nécessaires pour faire ce travail (âge, région, etc.). Pour qu'un tel système de répartition puisse fonctionner, il est INDISPENSABLE que toute l’information traitée par ces ‘ordinateurs sociaux’ soit complète, à tout moment disponible et publique, afin d’éviter le favoritisme ou toute forme de fraude.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 19 juin à 14:42
Je serais assez proche de votre conception Libéral - égalitaire . Mais à une condition , qui ne me semble pas explicitement remplie dans votre programme : Vous pensez encore en termes de "renversement révolutionnaire" , c'est à dire toujours avec l'idée que le système que vous proposez devrait se substituer globalement au système actuel.
Su ce point je fais une proposition très différente : Seules les personnes librement volontaires , au niveau mondial , pour constituer un tel nouveau projet de société "Notre état " , sont concernées par cette forme d'organisation nouvelle de l' économie et des rapports politiques : Il y aurait déjà suffisamment à faire pour nous mettre d'accord "entre nous" ( librement ouverts à une plus grande égalité ) , pour ne pas avoir en plus à reposer l'éternelle question de la coercition nécessairement liberticide de tous ceux qui ne veulent pas d'une telle nouvelle société et préfèrent de loin rester dans l' actuelle .
Pour moi donc , il ne peut y avoir d' Égale Liberté que si elle s'accompagne réciproquement d'une Libre Egalité :
"Notre nouvel état" ne pourra être constitué que de personnes "citoyennes" qui auront individuellement librement choisi d'en faire partie, et de contribuer à sa construction. Tout nouvel essai coercitif global ( "prendre le pouvoir" ) ne peut que reproduire les dérives totalitaires du passé , c'est à dire reconduire ensuite la fuite généralisée vers les illusions de libertés du capitalisme . J'imagine que vous ne voulez pas refaire un nouveau "Mur de Berlin" , ni des camps de rééducation pour récalcitrants ...