« Tout, absolument tout, chère Elisabeth, se mue en vérité sur les plateaux de télé. Aussi bien les déclarations d’ex-prostituées toulousaines, les protestations d’innocence d’un ex-maire, les confidences du voisin d’en face à propos de son goût pour le canevas ou sa compétence au cerf-volant. Le drame de la télévision, c’est qu’elle ne peut fabriquer que de la vérité, et c’est bien pour cette raison qu’elle n’a aucun intérêt, puisque la vérité ne peut se trouver que chez elle pour la bonne raison qu’on n’en trouve plus nulle part ailleurs parce qu’il n’y a plus d’ailleurs. (…/…) La télévision n’est pas une fenêtre ouverte sur le monde, elle est le monde lui-même, le nouveau monde sans fenêtres, c’est pour cela que tout le monde s’y bouscule, faute de trouver le monde ailleurs. » Philippe Muray Festivus Festivus.
Mercredi soir sur France3, Hors série pour un documentaire consacré aux guérisseurs. Intéressant et troublant, des types soulagent de grandes douleurs ou soignent des maux par de simples applications des mains, voire sur simple appel téléphonique ! Personne ne sait expliquer ces phénomènes et mêmes des médecins ou chirurgiens envoient leurs patients vers ces guérisseurs, rebouteux et magnétiseurs. Bien sûr il y a des escrocs, mais certains semblent réellement posséder de « super pouvoirs » ! Bigre. Les incrédules avancent le mot « pouvoir de suggestion » comme si ça réglait le problème posé. En fait on se fiche de savoir s’il s’agit d’un pouvoir de suggestion très développé ou de quelque chose de plus mystérieux, si le résultat est là, c’est cela l’important.
Jeudi, sur France5, La grande librairie qui reçoit Raymond Aubrac, HM Enzenberger et Umberto Eco
« Le professeur », pour son nouveau roman Le cimetière de Prague, une critique de la paranoïa moderne du complot universel. J’ai bien évidemment enregistré les références du bouquin dans mon petit calepin et retenu cette réflexion de l’écrivain « Pour mourir l’esprit tranquille, il faut se convaincre que tous les autres sont cons ! ».Vendredi c’est M6 qui retransmettait le match de football Luxembourg/France pour les éliminatoires de l’Euro 2012. Entendre Thierry Roland commenter la rencontre, c’était un peu un retour à la case départ mais c’est aussi à peu près tout ce que j’ai retenu de ce match pas très folichon. Des Luxembourgeois sans ballon face à des Français qui n’ont pas réussi à tirer au but bien souvent, ça ne pouvait pas laisser de souvenirs impérissables, l’essentiel étant qu’à la fin la France gagne (2-0) l’honneur est sauf.
Dimanche après les premiers résultats des élections cantonales pour avoir la tendance - j’aurai tout le temps la semaine prochaine de me farcir les analyses des uns et des autres - sur France3 je retrouve ce qui semble être devenu mon nouveau rendez-vous de fin de semaine, Inspecteur Gently. Pas d’esbroufe, pas de fusillades ou de courses poursuites mirobolantes, pas d’équipe scientifique qui résout l’enquête avec un attirail électronique complexe, pas de bimbos qui vous mettent les yeux hors de la tête, pas de musique tonitruante, pas de … Mais alors, il n’y a rien dans cette série ? Effectivement, à part un inspecteur qui fait marcher sa cervelle il n’y a pas grand-chose. Pour mes jeunes lecteurs je rappelle que la cervelle, c’est le machin qu’on a dans la tête (pour ceux qui sont normalement constitués) et dont on se servait beaucoup autrefois, un peu comme le disque dur de votre ordinateur, sauf que nous, nous le transportions avec nous en permanence et de manière non ostentatoire.
Les semaines de télé se suivent et se ressemblent, des films, des séries, du sport et toujours ce long feuilleton qui nous tient en haleine, cette superproduction qui s’étend de la Libye au Japon avec deux gros méchants, un avec une gueule de raie et un drôle de petit chapeau qui s’appelle Kadhafi, l’autre lisse et sans visage qu’on nomme Tepco.