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Se blanchir la peau : une démarche dangereuse

Publié le 28 mars 2011 par Kapa Sante

Se blanchir la peau : une démarche dangereuseRobe façon boubou, turban sur la tête, collier en ivoire et maquillage tribal : La chanteuse Beyoncé est en vedette de l’édition de mars du magazine américain Officiel. La série de photos inspirée de l’Afrique est sublime. Mais derrière le vernis des clichés, se cache sans doute des desseins plus politiques. En effet, depuis plusieurs semaines, la star américaine fait l’objet d’une rumeur persistante, elle se ferait blanchir la peau.

En février dernier, lors de la soirée des Grammy Awards, Beyoncé apparaît aux côtés de la très diaphane Gwyneth Paltrow. Et force est de constater que leurs teints sont quasi-identiques. L’image a d’ailleurs choqué la journaliste Yasmin Alibhai-Brown. Dans le quotidien britannique, Daily Mail, elle signe une tribune où elle accuse  Beyoncé de « trahir » les femmes noires et asiatiques. Elle reproche à la chanteuse de lancer un message négatif aux jeunes femmes, arguant que "chaque femme de couleur est porteuse d'une histoire culturelle et sociale qui ne peut pas être simplement blanchie ou effacée par l'usage de fer à lisser." 

Se faire blanchir la  peau, un véritable phénomène de société qui ne concerne pas uniquement les célébrités. En effet, si  la pratique du blanchiment de la peau est très prisée  par les femmes noires en France, elle est aussi répandue  en Asie, en Inde, en Indonésie, en Afrique, au Maghreb, au Moyen-Orient, en Amérique du sud ainsi que dans les Iles Caraïbes, aux Etats-Unis. Dans certaines régions du monde, comme au Congo RDC, au Congo Brazzaville, en Afrique du Sud, au Nigeria, au Pakistan, les hommes utilisent aussi des crèmes pour éclaircir leur derme.

Les substances nocives : Hydroquinone, Mercure et dérivés de Cortisone

En 2008, Etienne Chatilliez y consacre d’ailleurs un film, « Agathe Cléry ». Certes, il s’agit d’une comédie mais la réalité est quant à elle, loin de prêter à rire. Pour dépigmenter leur peau, les femmes noires utilisent des produits dédiés mais aussi des produits détournés de leur utilisation première et dont les effets secondaires sont une décoloration du derme, c’est notamment le cas des dérivés de la Cortisone. Les produits dédiés contiennent de l’hydroquinone. Cette substance interdite en Europe depuis février 2001 car considérée comme cancérigène,  est encore autorisée aux Etats-Unis. Facile donc de s’en procurer sur Internet. Ils peuvent aussi contenir du Mercure. Formellement interdite, cette substance peut attaquer directement les reins et menacer la vie du patient. Quand les  composants pénètrent dans le sang, ce sont les reins ou le système nerveux qui sont touchés. De plus, les utilisatrices qui   souffrent de diabète ou d’hypertension risquent d’aggraver leurs pathologies. Si ces produits restent prisés par les utilisatrices, en dépit de leur nocivité c’est parce qu’ils sont efficaces. Du moins au début.

A Paris et dans la région parisienne, on estime à 20% le nombre de femmes noires qui se font blanchir la peau.

En effet, après l’apparition des premiers résultats, surviennent souvent : tâches, pilosité excessive, boutons, gerçures, brûlures, etc… Le Docteur Petit, dermatologue à l’hôpital Saint-Louis, pointe « Les dangers esthétiques et dermatologiques définitifs ». A Paris et dans la région parisienne, on estime à 20% le nombre de femmes noires qui se font blanchir la peau. En novembre 2009, la Mairie de Paris et les associations Le Label de la Beauté Noire et  URACA ont lancé, une campagne de prévention sur les dangers de l’éclaircissement. Intitulée « Séduire, oui, se détruire, non », cette campagne soutenue par le Conseil représentatif des associations noires, a permis de sensibiliser et d’alerter sur les dangers du blanchiment. Un travail salutaire mais de longue haleine. En effet, selon le député parisien Jean-Marie Le Guen, 10 à 15 % des jeunes filles afro-antillaises de la capitale seraient tentées d’utiliser ces substances censées assurer une dépigmentation de la peau.

Et vous, qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà utilisé ces produits ? Quand et comment avez-vous réussi à vous arrêter ? Selon vous, pourquoi, les femmes continuent d'utiliser ces produits dangereux en dépit des mises en gardes ? Pensez-vous que les campagnes de prévention servent à quelque chose ?


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