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Intervention en Libye.

Publié le 25 mars 2011 par Marx


   Intervention ou non intervention. Question qui ne devrait pas se poser à gauche, au nom de l’internationalisme, qui suppose conformément aux raisons qui fondèrent les internationales ouvrières, l’interventionnisme . C’est la faillite  des raisons premières face à la guerre de 14-18 entre l’Allemagne et la France que se produit la scission. Il s’agit là d’une guerre entre nations menée par les bourgeoisies dont le peuple sert de chair à canon. Le mouvement ouvrier a toujours condamné les guerres impérialistes, subies par les peuples au nom d’intérêts qui ne sont pas les siens.  Il a toujours été du côté des peuples agressés ou qui se soulèvent contre les despotes. Il y a toutefois de grandes nuances et des positions contraires aux grands principes de l’internationalisme prolétarien, le stalinisme et la social démocratie ont eu des positions à géométrie variable, parfois en justifiant même l’horreur. Ce fut le cas pour la Hongrie par exemple, pour l’abandon de l’Espagne républicaine et on peut étayer par de nombreux exemples tout au long du vingtième siècle et de nos jours.
   Discuter de l’intervention ou de la non intervention, c’est commode depuis ici, où il ne tombe pas de bombes, confortablement installés et sans être menacés par la mitraille de la soldatesque fascisante. Dans le cas de la Libye, dont le peuple vit sous le joug d’un dictateur fou et d’un régime de nature fasciste, pas plus tendre qu’un Franco ou un Salazar, un Pinochet ou un Staline. Dictateurs que n’importe quel démocrate et surtout quel que soit le militant ouvrier aurait voulu voir abattre. Les dictatures , faut il le rappeler n’existent que par le bon vouloir de quelques puissances et par la lâcheté des autres. Chacun des deux blocs a eu les siennes par le passé. La gauche devrait en tirer les leçons de l’histoire et ce n’est pas le cas. Elle décrète ce qui est bon ou pas pour les autres, ceux qu’elle ne consulte pas et qui pourtant sont les premiers intéressés, les organisations libyennes démocratiques et populaires. Il existe des communistes libyens, des socialistes, des sociaux démocrates, des trotskystes et des syndicalistes, en exil ou dans la clandestinité, qui sont certainement les mieux placés pour déterminer ce qui est bon pour eux. Ah certes les impérialistes interviennent, les pays capitalistes, oui mais comme il n’y a pas de pays socialistes et à moins de reformer des Brigades Internationales, personne d’autre n’a les moyens d’intervenir concrètement et en faveur du peuple libyen. D’ailleurs personne n’a posé la question de savoir au nom de quels intérêts les USA débarquaient sur les plages de Normandie, ne voulant voir que l’aspect libérateur et humain. Quelques années plus tôt, dès 39, c’est au nom d’un pacifisme mal compris, quand il ne servait pas d’excuse que  nombreux sont ceux qui ont refusé de se battre et qui parfois ont même collaboré avec l’occupant nazi. Du pacifisme « béat » de 36 au pacte Germano Soviètique, que de trahisons.
   Le peuple libyen est certainement le mieux placé pour savoir ce qui est bon pour lui et il appartient au mouvement ouvrier de suivre et de soutenir les aspirations des camarades libyens. Le combat ne s’arrête pas à la destitution de Kadhafi, il doit se poursuivre contre le système, car la « guerre sociale » ne connaît pas de trêve, exiger la reconnaissance des organisations ouvrières, politiques et syndicales, du droit d’organisation, de réunion, de grève, voilà le combat du mouvement ouvriers. Il n’est pas de protéger le despote fou qu’est Kadhafi des bombes de ses amis d’hier mais d’exiger des droits pour le peuple et cela est possible dans nos propres pays et face à nos dirigeants dont les bombes n’auraient d’utilité qu’a cet effet.
   La grande bourgeoisie et l’impérialisme sont capables de mettre en place leur démocratie mais même bourgeoise, celle ci vaut mieux que pas de démocratie du tout , elle vaut mieux, pour les peuples que la dictature. La lutte des classes ne s’y arrête pas pour autant, la démocratie même bourgeoise peut permettre à la classe ouvrière de mieux s’organiser, de se défendre . On oublie un peu vite qu’il existe une autre guerre , c’est la guerre sociale jusqu’à la mort de la classe dominante, seul moyen d’éviter les guerres et leurs horreurs en parvenant à la société sans classes.


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