Un petit coin de paradis....

Une belle balade au Monténégro que nous fait partager Yves Mailliere

Et au milieu coule une rivière

Lac Skadar, Monténégro. | | © Yves Mailliere Et au milieu coule une rivière
La Rijeka Crnojevica est l'une des rivières qui alimentent le lac Skadar, au Monténégro.
"> Lac Skadar, Monténégro. | | © Yves Mailliere Et au milieu coule une rivière
La Rijeka Crnojevica est l'une des rivières qui alimentent le lac Skadar, au Monténégro.
"> Lac Skadar, Monténégro. | | © Yves Mailliere Et au milieu coule une rivière
La Rijeka Crnojevica est l'une des rivières qui alimentent le lac Skadar, au Monténégro.
"> Lac Skadar, Monténégro. | | © Yves Mailliere Et au milieu coule une rivière
La Rijeka Crnojevica est l'une des rivières qui alimentent le lac Skadar, au Monténégro.
"> Lac Skadar, Monténégro. | | © Yves Mailliere Et au milieu coule une rivière
La Rijeka Crnojevica est l'une des rivières qui alimentent le lac Skadar, au Monténégro.
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La Rijeka Crnojevica est l'une des rivières qui alimentent le lac Skadar, au Monténégro.

Un bras de rivière couvert de nénuphars serpentant entre des montagnes verdoyantes. Cette image évoque tantôt l'Amazonie, tantôt la baie d'Along, représentait en fait la Rijeka Crnojevica (la rivière des Cernovic en serbe), qui alimente le lac Skadar. Spectaculaire ! Beauté stupéfiante Rijeka Crnojevica, Monténégro. | | © Yves Mailliere Beauté stupéfiante
La magnifique vue depuis l'hôtel Gavidoza, au Monténégro.
"> Rijeka Crnojevica, Monténégro. | | © Yves Mailliere Beauté stupéfiante
La magnifique vue depuis l'hôtel Gavidoza, au Monténégro.
"> Rijeka Crnojevica, Monténégro. | | © Yves Mailliere Beauté stupéfiante
La magnifique vue depuis l'hôtel Gavidoza, au Monténégro.
"> Rijeka Crnojevica, Monténégro. | | © Yves Mailliere Beauté stupéfiante
La magnifique vue depuis l'hôtel Gavidoza, au Monténégro.
"> Rijeka Crnojevica, Monténégro. | | © Yves Mailliere Beauté stupéfiante
La magnifique vue depuis l'hôtel Gavidoza, au Monténégro.
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La magnifique vue depuis l'hôtel Gavidoza, au Monténégro.

Isabelle et moi restons stupéfaits face à l’un des plus beaux paysages qui nous ait été donné de découvrir. C’est décidé, nous dormirons à l’hôtel Gavidoza pour profiter pendant vingt-quatre heures de cette vue grandiose. Je monte les marches de l’hôtel à la recherche d’une présence humaine, et me fais surprendre par un chien de garde plutôt féroce. L'immense animal a eu aussi peur que moi en fait, et Isabelle, dans la voiture, est hilare de m’avoir vu faire un bond d’un mètre. A ma décharge, les chiens de garde « serbes » sont connus pour faire sursauter ! La patronne de l’hôtel, une vieille dame sortie d’un film d’Alfred Hitchcock, m'indique que l'établissement est fermé... C’est vraiment étonnant. La vue est imprenable, nous sommes en plein mois d’août, et il n’y a pas moyen de se loger à moins d’une heure de route, y compris au village paradisiaque de Rijeka Crnojevica tout proche...

Coin de paradis

Nous continuons notre route vers Rijeka Crnojevica en nous délectant du paysage. A mi-chemin, nous apercevons un berger qui remonte ses vaches et ses moutons des bords verdoyants de la rivière en leur susurrant des mots doux en serbe. Je fais des signes aux Monténégrins que nous croisons pour qu'ils réduisent leur vitesse et évitent ainsi de percuter le troupeau, en route vers les cimes. J’ai rarement vu un pays où les gens conduisent aussi vite, doublant sans visibilité, y compris sur les routes étroites et défoncées. C’est un miracle que nous n’ayons pas eu d'accident en quinze jours de traversée du Monténégro…

Rijeka Crnojevica est un petit coin de paradis à l’écart du monde. Un village paisible, qui fut l’un des plus importants centres de commerce du pays jusqu’à la fin du XIXe siècle. Mais ce qui nous a attirés dans cet endroit, ce n’est pas qu'il fut le lieu de villégiature des princes et princesses de la cour royale, fuyant les hivers rigoureux des montagnes noires ; c’est la carpe et la soupe de poisson, qui amènent jusqu’ici tous les habitants du pays !

Pont historique

Nous dégustons notre soupe de poisson et une délicieuse carpe fumée au Mocina. Ce restaurant, dont la terrasse longe la rivière, est adossé au pont historique du village, construit par le prince Danilo Ier en 1854. L'endroit est tenu par une jeune Russe qui travaille comme professeure de droit à Moscou le reste de l’année. Son ami monténégrin organise des balades très agréables en kayak et en bateau sur la Rijeka Crnojevica. Fidèles à leur réputation, la carpe fumée et la soupe de poisson du Mocina sont un voyage gustatif à elles seules.

Le port de Virpazar... et ses requins

La visite du lac en bateau s’organise très facilement à partir de Virpazar. C'est un petit village sans grand intérêt qui abrite le port principal de la partie monténégrine du lac et qui constitue la porte d’entrée du parc naturel.

Si le pélican frisé, plus discret que le monstre du Loch Ness, est le symbole du lac Skadar, un conseil : à Virpazar, fuyez le « Pélican Business ». En clair, passez votre chemin devant l’hôtel Pélican et esquivez son commercial, Marco, le fils du patron. Vendant sans vergogne ses chambres d’hôtel et le taudis qu’il présente comme sa « private house » à des prix exorbitants, Marco arraisonne les touristes à l’entrée de Virpazar dans un anglais scolaire et policé. Si ce n’est pas lui qui vous alpague, c'est son père au look de vieux loup de mer travaillé ; il arpente 24 heures sur 24 la place du village en voiture pour intercepter les touristes avant qu’ils n’accèdent aux autres auberges moitié moins chères et aux maisons d’hôtes des pêcheurs, offrant leurs services avec le respect et la dignité qui va si bien aux peuples des Balkans. Ecoutez d'une oreille distraite Marco vous vendre ses excursions en bateau dont vous ne ferez pas la moitié, et continuez simplement votre chemin pour trouver facilement une chambre meilleur marché et plus authentique. « La parole vaut l’homme ou l’homme ne vaut rien », dans les Balkans plus qu’ailleurs. Et le business de l’hôtel Pélican est la tache indélébile qui empêche le lac de Skadar d’être un accord parfait.

Un village lacustre

Malgré sa beauté, la « rivière des Cernovic » n’alimente que très partiellement le lac. C’est la rivière Moraça venant du nord, qui en fournit les deux tiers. Le reste des eaux provient d’une trentaine de sources souterraines. Contre toute attente, la profondeur moyenne du lac n’est que de 6 m. Mais par endroits, le fond descend bien en dessous du niveau de la mer, comme près du village lacustre de Radus, où une faille appelée « Oko » (l’œil, en serbe), s’enfonce dans les eaux cristallines jusqu’à 61 m de profondeur, d’où jaillit l’une des sources souterraines du lac.

Au-delà du plaisir de voguer sur une mer d’huile, une balade en bateau permet de côtoyer des colonies d’oiseaux, et de découvrir les villages alentour, et notamment Godinje, au cœur des collines de Crmnica, à la fois réputé pour son vin et pour avoir été la résidence d’été des Balsic, qui ont régné sur la région de 1360 à 1421.