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Droit d’ingérence énergétique

Publié le 29 mars 2011 par Jlhuss

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La compassion pour les malheureuses victimes du séisme et du tsunami au Japon réclamait dans un premier temps une certaine pudeur, un temps de deuil. Pour autant il est permis maintenant  de poser quelques questions quant à la gestion de cet équipement source de toutes les radiations et polémiques : la centrale de Fukushima.
Au Japon, c’est un groupe privé qui fut désigné pour la construction et assume depuis sa gestion. Depuis quelques semaines, ce même groupe se bat pour son “sauvetage” :  Tepco essaye, avec difficulté, d’éviter le pire. On connaît les dernières hésitations sur les chiffres de radioactivité autour du réacteur N°2 fournis par les responsables de l’entreprise et l’exaspération est croissante au Japon comme ailleurs envers le peu de transparence et la confusion qui semble y règner. Sans méconnaître les difficultés, il semble judicieux de poser quelques questions.

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Cette société Tepco vient d’appeler à l’aide entretenant ainsi des doutes fondés sur sa capacité à reprendre le « contrôle » de sa centrale : un « coup de main a en particulier été demandé aux spécialistes français du nucléaire et Eric Besson confirme qu’EDF, AREVA et le CEA ont été sollicités. Il ne s’agit pas ici de reprendre un débat sur le nucléaire en général. Il sera sans aucun doute évoqué à nouveau à l’occasion d’autres notes.
Aujourd’hui examinons simplement l’inadéquation des systèmes de gestion d’éléments concernant le monde entier.

Lançons-nous dans quelques rapprochements.

Quand il s’agit d’aller sauver des populations menacés par un « fou sanguinaire » des « mandats impératifs » sont délivrés et rappelons ce fameux « droit d’ingérence » institutionnalisé par Bernard Kouchner, maintenant parfaitement entré dans les mœurs internationaux : les dernières décisions Onusiennes vis-à-vis de la Libye de Kadhafi en sont l’exemple le plus récent. Parallèlement à cette nouvelle « morale » rien n’est prévu en matière “d’ingérence” pour ce qui concerne les dangers écologiques planétaires.
En dehors de toute idéologie pour ou contre le recours à l’énergie atomique, pourquoi ne pas réglementer très fortement, avec vigilance et moyens coercitifs s’il le faut, son éventuelle utilisation par tel ou tel État ? Ces États devraient se conformer à des règles communes, de construction, de sécurité, de gestion. Ils devraient, quelle que soit la formule adoptée (secteur privé ou public), publier dans la clarté et sous contrôle international, les données de base de la maintenance et les valeurs radioactives régulièrement mesurées et contrôlées. En cas d’accident, comme au Japon, mais avant aux États-Unis ou ailleurs, « l’ingérence » serait systématique dans la zone, sans attendre l’appel à l’aide. Les nuages radioactifs franchissent les frontières beaucoup plus facilement que les armées et leur vélocité se moque des ambassadeurs et des contorsions diplomatiques.
Les Etats conserveraient le droit de recourir à des systèmes diversifiés pour ce qui concerne leur autonomie énergétique, mais ils devraient rendre des comptes très précis et se plier à une réglementation internationale stricte et étroitement surveillée.
Le droit à l’ingérence énergétique est à l’ordre du jour … Malheureusement !


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