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Il y eut une page blanche d’un jour
Un jour pressé comme un citron
Sans jus et sans repos
Sans paille et sans soleil
Bien que
*
Il y eut un jour de mots prononcés en dedans
Qui ne trouveraient aucune issue
Même de secours
Pour s’évaporer sur des pages de hasard
*
Il y eut donc un silence
Une ponctuation zébrant de son manque d’ardeur le front d’une journée
Une journée qui te fis l’affront de ne rien laisser
Ni espace ni mesure
*
D’un rendez-vous à l’autre
D’une plaie à une bosse
Les heures déclinaient leurs attentes d’un hypothétique mieux
Vous allongiez entre deux mains
Votre cargaison de soupirs
Vous embarquiez dans un navire
Avec au ventre l’espoir de guérison
.
Dérisoire espoir qui ne nous voit
Que six pieds sous terre
Définitivement rétablis
.
Toi tu arpentes les étages
Disant à qui veut l’entendre
Que la vie elle-même
Est maladie mortelle
Sexuellement transmissible
.
Qu’il n’est donc qu’un horizon
Le dernier
Dont nous puissions être certains
De ne pas nous relever
Entraînant dans notre chute
Tous les maux qui nous assaillent
*
Et pourtant
Chaque jour
Tu oses parler d’espérance
Non celle
Si veule
Posée en attentes passives
.
Tu oses en affirmer une autre
Qui se loge en mutations infimes
.
Tu te sais en perpétuel changement
Tu es toujours le même et sans cesse différent
.
C’est là que résident
Ta force et ta faiblesse
.
Manosque, 2 mars 2011
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