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Le road trip ultime : Ma virée en banlieue résidentielle

Par Lilionceuponatime
Le road trip ultime : Ma virée en banlieue résidentielleComme vous l'avez probablement déjà deviné, mes potes et moi sommes des animaux ultra-urbains et ne sortons de notre tanière qu'est l'hyper-centre qu'en cas de force majeure. Ce week-end, le cas de force majeure s'est présenté sous la forme d'une amie (Julie, surnommée "la banlieusarde", ou "Bree Van de Kamp", c'est selon) venue prendre le goûter chez moi accompagnée de son chien Freezbie (oui, les gens en banlieue ont en général un animal de compagnie dont la laisse est greffée au bout de la main, à défaut d'un enfant).
Notre goûter a débuté à 15h00 pétantes et à 19h30, par je ne sais quelles sourdes manipulations que Julie devait prévoir depuis les prémices de nos agappes, nous nous sommes retrouvés dans ma voiture direction la banlieue résidentielle pour prendre l'apéro dans un bar récemment ouvert à Mouvaux (cette précision géographique s'adresse aux Chtis, pour les autres, sachez juste que Mouvaux est l'équivalent de Wisteria Lane).
Le bar en question s'appelant le "Café des Sports", Mika, Amanda Gun et moi-même avions quelques raisons de nous inquiéter et avons soumis Bree à la question avant d'accepter de faire nos valises pour ce voyage en terre inconnue. "Julie, c'est un PMU, ton bar ?" "En banlieue, ils ont la licence 4 ?" "Ils savent ce que c'est que les Cosmo et les Mojitos ou ils servent uniquement de la bière ?" "C'est une baraque à frites ou alors il y a des sièges et quatre murs et un vrai toit ?" "Y'a pas des vaccins à faire style fièvre jaune quand on va en banlieue ?".
Julie nous ayant rassurés (un peu) quant à la qualité de l'établissement, et surtout très excités à l'idée de faire un apéro EN BANLIEUE, nous avons finalement accepté de la suivre dans ce grand voyage vers l'inconnu. Mais il est vrai que nous étions totalement désemparés s'agissant des codes mystérieux régissant la vie hors de l'hypercentre rassurant qui constitue notre quotidien : "Euh, Julie, faut qu'on s'habille comment ?" "Faut se maquiller ou pas ?" "Et si je mets des talons, ils vont me prendre pour une pute les gens, non ? Faudrait peut-être mieux que je mette un sweat et mon jogging pyjama, non ?".
Sur la route de mon parking, l'excitation allait crescendo, et nous étions comme des enfants sur la route d'Eurodisney.Moi : "Il paraît qu'il y a plein d'arbres... Tu crois que c'est vrai ?"Mika : " Oui, je suis allé en banlieue une fois quand  j'étais petit, j'en ai vu, c'est comme des ficus, mais en plus grand."Amanda : "Et moi, on m'a dit que les gens se disent bonjour alors qu'il ne se connaissent même pas."Moi : "NOOOONNN, tu rigoles ! Mais pourquoi ?"Mika : "Oui, j'en ai entendu parler, ils appellent ça "la politesse"".
Et puis finalement, en arrivant sur les lieux, nous avons tous les trois été extrêmement déçus. Le bar en question était tout ce qu'il y a de plus conventionnel, la carte était à tomber par terre, et une partie de la clientèle était constituée de personnes que j'avais précédemment croisées lors d'apéros ou/et soirées lilloises. Comble de la désillusion : le patron du bar avait été le gérant d'un resto lillois où je dinais régulierement.
A vrai dire, au bout de quelques verres, les phénomènes de foire se sont avérés être Mika, Amanda et moi-même. Une chose est sûre, notre humour (décapant et irrésistible), passe moyen en banlieue. Peut-être ne sommes nous pas suffisamment premier degré. Cela étant, tout bien réfléchi, il ne passe pas mieux en hypercentre...
Mais le point d'orgue de cette soirée, qui nous a poussé à quitter précipitamment les lieux, fut lorsqu'Amanda jeta l'iPhone de son prétendant d'un soir dans un seau à glace. Amanda soutient mordicus que ce dernier voulant lui prouver la résistance de son smart phone en passant la flamme de son briquet dessus (idée ridicule s'il en est), elle a craint que ce dernier prenne feu et l'a donc, par réflexe, plongé dans l'eau.
Nous sommes donc revenu à Lille, nos illusions banlieusardes envolées, un peu comme des enfants ayant appris que le Père Noël n'existait pas, mais avec une certitude nouvelle : Julie ne nous conviera plus jamais au Café des Sports.

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