« Des millions de citoyens » dans les rues syriennes pour soutenir le président Bashar Al Assad le 29 mars, selon l’agence de presse gouvernementale Sana. Une démonstration d’enthousiasme, méticuleusement organisée et diffusée en direct sur la télévision d’état, peu après l’annonce de la démission du gouvernement
S’il était très difficile d’évaluer leur nombre, il est certain que les Syriens s’étaient déplacés en masse pour soutenir leur président. Pour l’occasion les fonctionnaires étaient exemptés de travail et les écoliers également réquisitionnés. Un peu partout dans la capitale on pouvait voir des petits groupes chanter des slogans tels que « Dieu, Syrie, Bashar et c’est tout », agiter des drapeaux, et bloquer la circulation.
Des rassemblements similaires ont eu lieu dans tout le pays. En préambule à la manifestation. Alors que le président devrait s’exprimer dans les prochaines heures, la démission du gouvernement du premier ministre Naji Otri a été annoncée, ainsi que la constitution d’un nouveau cabinet sous 24 h.
Le président Bashar Al Assad interviendra probablement après une session exceptionnelle du parlement dans l’après-midi. Il pourrait y répéter l’annonce faite par sa conseillère Boussaïna Chaabane de lever l’état d’urgence, instauré en 1963 et annoncer d’autres décisions qualifiées « d’importantes » par le vice-président Farouk Chara.
Les Syriens dans l’expectative
Depuis samedi, les partisans du régime descendent régulièrement dans la rue et les drapeaux et photos du président fleurissent. Dimanche, de nombreux Syriens ont reçu des SMS les remerciant pour leur soutien au président et leur demandant de rester chez eux. Une rumeur faisait état d’une volonté des opposants au régime de s’insérer dans ces cortèges afin d’y semer le trouble.
Ces manifestations de soutien au régime font suite aux rassemblements antigouvernementaux qui ont fait au moins 60 morts principalement dans les villes de Daraa et Lattakié. La sécurité a été renforcée autour de la ville de Lattakié où 13 militaires ont été tués par des opposants depuis vendredi alors qu’un nouvel appel à manifester a été lancé pour le 1er avril.
Effrayés par les derniers événements, de nombreux Syriens ont retiré leur argent des banques dans la crainte de troubles plus importants. Si la livre syrienne n’a pas encore perdu beaucoup de sa valeur, la population envisage de changer son argent contre des dollars.
De notre correspondant