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Blood Diamond

Publié le 30 mars 2011 par Sébastien Michel
Film disponible en DVDA partir de 8 € sur Amazon.fr
Emprisonné pour trafic de diamants au Sierra Leone, Archer - un mercenaire sans pitié - fait la connaissance de Solomon Vandy, un modeste pêcheur enlevé par une milice armé et fait prisonnier après avoir trouvé et caché un diamant d'une qualité exceptionnelle. Une fois sortis, il partent à la recherche de la pierre précieuse accompagnés malgré eux par Maddy Bowen, une journaliste pugnace et idéaliste. Ce voyage en plein territoire ennemi peut être l'occasion pour Solomon de retrouvé sa famille et pour Archer de s'acheter un ticket de sortie du continent.
Blood Diamond
Valeur sûre du cinéma américain, le réalisateur américain Edward Zwick suit les traces de "Lord of War" de Andrew Niccol et de "Constant Gardener" de Fernando Meirelles en s'appuyant sur une rhétorique simple mais salutaire : profiter d'un divertissement pour réveiller les consciences. Cette fois-ci, les trafics d'armes et de médicaments sont remplacés par les pierres souillés par le sang d'innocentes victimes, achetées par des diamantaires sans scrupules qui financent ainsi les guerres civiles. Le film dénonce également le pillage systématique de l'Afrique par les pays riches, l'impuissance des ONG, l'endoctrinement de la jeunesse dans des conflits qui la dépasse... Une accumulation de thèmes durs qui forcément génèrent une quantité non négligeable de scènes glauques ou violentes, justifiant totalement l'interdiction aux moins de 12 ans.
Si le film remue le spectateur, il laisse néanmoins le même sentiment d'impuissance que ses prédécesseurs. Un constat accablant d'ailleurs souligné à plusieurs reprises pendant le film : rien de ce qui est montrer ne constitue réellement un scoop, rien ne semble fait pour endiguer ce processus. La qualité des dialogues est notamment à souligner car le sujet est sensible et la trame du long-métrage est à la base celle d'un film d'action. Si le début est une mise en place assez lente de l'intrigue et des personnages, le reste nous accroche au siège par son rythme endiablé, les émotions qu'il nous fait passer, la justesse de son propos et son déni des clichés du genre.
Là où l'on retrouve le savoir faire du réalisateur de "Glory" et du "Dernier Samouraï" , c'est dans sa mise en scène inspirée et spectaculaire. Tourné en scope, "Blood Diamond" nous gratifie de gros plans superbes et de prises de vue sublimes. Les lieux de tournage sont variés et authentiques, les paysages de l'Afrique sont magnifiés par la caméra de Zwick qui nous procure un plaisir scopique indéniable. Sa maîtrise de la mise en scène passe également par les nombreuses scènes d'action, de poursuite et de guérillas urbaines, qui sont aussi réalistes que réussies.
La grande valeur ajoutée du film vient de son casting remarquablement bien établi. Leonardo DiCaprio est décidément très en forme en ce moment : après "Les infiltrés", voilà qu'il campe le rôle d'un mercenaire implacable aux méthodes musclées et bien établis. S'il ne force pas son talent, son interprétation demeure en tout point remarquable et toujours juste. Pour lui donner la réplique, on trouve la si belle et trop rare Jennifer Connely à l'affiche actuellement dans "Little children". Elle est parfaitement à l'aise dans toutes les situations et prouve qu'elle peut faire autres choses que les rôles de jeunes femmes torturées. L'autre grand personnage de ce triptyque est Djimon Hounsou, véritable phénomène qui éclabousse de sa classe et de son talent chaque film dans lequel il joue, que ce soit "Gladiator", "In America" ou "The Island". Tout de même habitué aux rôles un peu musclés, il sait faire preuve de métier dans son rôle et de talent dans son interprétation. A noter la présence de Michael Sheen (le bluffant Tony Blair de "The Queen") et de Arnold Vosloo (mais si, rappelez-vous... "la momie" !).
Si "Blood Diamond" ne restera évidemment pas dans les annales du cinéma et de la critique, il serait injuste de traîner dans la boue un film aussi maîtriser et qui traite aussi remarquablement d'un sujet difficile. S'il ne fera pas date dans l'histoire du cinéma, le dernier long-métrage d'Edward Zwick a le mérite d'être irréprochable tant sur le fond que sur la forme, et de réaliser la prouesse de faire coexister discours politique et film d'action. Il nous gratifie de vues superbes et de paysages rares ; il offre une histoire réaliste, des personnages travaillées.

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