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Vivre et laisser mûrir

Publié le 30 mars 2011 par Ansolo

Son nom est sur toutes les lèvres, après une nouvelle prestation haut de gamme accomplie face au Stade Toulousain lors de la dernière journée de Top14. Ses progrès sont tels que certains réclament son arrivée en équipe de France, au sein de laquelle le Montpelliérain François Trinh-Duc n'est pas encore parvenu à faire l'unanimité.

Jonathan Wisniewski, l'ouvreur du Racing Métro a déjà eu l'honneur d'être sélectionné en bleu lors de la tournée d'automne, mais a dû déclarer forfait sur blessure. Incontestablement, ses performances plaident pour lui. Son coup de pied très sûr et sa bonne vision du jeu en font un ouvreur de grande qualité. A tel point qu'il a réussi à faire son trou dans l'effectif du Racing, profitant il est vrai de la santé fragile de Juan-Martin Hernandez qu'on présentait comme le titulaire du poste en début de saison.

Car une autre des facettes de l'Albigeois est l'abnégation. Il sait ce qu'il veut, et travaille visiblement dur pour s'imposer - et rester - au poste de 10 titulaire de son équipe. A l'image des ciel-et-blanc, Jonathan Wisniewski s'affirme petit à petit dans le gotha du rugby hexagonal. Il accueille même l'éventualité du recrutement de Dan Carter la saison prochaine avec un flegme étonnant et tout à fait caractéristique de la solidité du bonhomme.

Alors pourquoi ne pas le tester à l'ouverture du XV de France ?

Parce qu'il est sans doute délicat d'intégrer ce joueur, tout talentueux soit-il, à six mois d'une coupe du monde dans laquelle l'équipe de France a davantage à perdre qu'à gagner. Qui plus est, la confiance accordée par les sélectionneurs à François Trinh-Duc est l'un des seuls points de stabilité qui subsiste actuellement dans l'environnement troublé des bleus. Il serait sinon suicidaire, du moins particulièrement risqué, de tenter une nouvelle aventure et de modifier une fois encore la composition de la charnière. Quant à le sélectionner en qualité de remplaçant, l'absence de vécu international de Jonathan Wisniewski ne plaide pas en sa faveur. On rappellera, à cet égard, que Lionel Beauxis avait rejoint les bleus lors du Tournoi des six nations 2007 avant d'intégrer le groupe pour la Coupe du monde.

Même s'il n'est plus tout à fait un "jeune joueur" (il a 25 ans), l'ouvreur du Racing dispose encore d'une belle marge de progression. En défense, en particulier, qui n'est pas le point fort de ce joueur. Il lui faut encore travailler. Mais cela, il en est visiblement convaincu, tant ses progrès sont visibles depuis plusieurs mois. On est convaincu que ce joueur peut encore faire mieux, qu'il peut mûrir davantage et postuler pour faire partie des internationaux qui viendront enrichir le prochain cycle 2011-2015 de l'équipe de France.

Enfin, il est difficile de ne pas évoquer la tragédie que Jonathan WIsnieski a vécu récemment, avec la perte de son jeune frère, Jordan, et qui lui a sans doute fait relativiser les enjeux sportifs auxquels il est actuellement confrontés. A cet égard, on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec l'épreuve qu'a traversé, en son temps, Pierre Albaladejo, qui a lui aussi perdu son frère, Raymond, victime d'un accident de la circulation. Cet accident n'était pas étranger à la fin de carrière internationale de l'ouvreur Dacquois. On souhaite à Jonathan Wisniewski de trouver la force de surmonter son deuil pour continuer à aller de l'avant, malgré tout.

"On ne peut comprendre la vie qu'en regardant en arrière ; on ne peut la vivre qu'en regardant en avant." S. Kierkegaard


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